Controverses à l’aube de la commémoration de la tuerie de Polytechnique

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Par Alexia Boyer
lundi 5 décembre 2022
Controverses à l'aube de la commémoration de la tuerie de Polytechnique
Crédit : site Web de la LNH
Crédit : site Web de la LNH
Alors que la communauté de Polytechnique Montréal s’apprête à commémorer la tuerie qui avait enlevé la vie à 14 de ses étudiantes le 6 décembre 1989, la Coalition canadienne pour les droits aux armes à feu (CCDAF) est au cœur de deux controverses pour des communications jugées provocatrices par plusieurs personnes.

La semaine dernière, la CCDAF a lancé le code promotionnel « Poly » pour que les internautes bénéficient de rabais sur sa boutique en ligne, qui propose des vêtements et objets revêtant son logo ou des messages favorables au port d’armes. La vice-présidente des relations publiques de l’organisme, Tracey Wilson, avait également publié le message « Poly, je vais vous offrir un rabais » sur son compte Twitter le 20 novembre dernier.

Capture d’écran tirée du compte Twitter de Tracey Wilson.

Ce n’est pas la première fois que les groupes qui militent en faveur des armes à feu tentent de choquer l’opinion publique et de faire valoir leur cause en marge du drame qui a marqué le Québec. En 2017, le groupe Tous contre un registre québécois des armes à feu avait tenté de manifester sur la Place du 6-décembre-1989, située à proximité du campus de la Montagne.

Carey Price

Le joueur des Canadiens de Montréal Carey Price a également suscité la controverse sur le sujet ces derniers jours. Il a en effet publié une photo de lui armé d’un fusil sur son compte Instagram le 3 décembre dernier, accompagné d’un message de soutien à la CCDAF.

Capture d’écran tirée du compte Instagram de Carey Price.

Devant la polémique, le hockeyeur s’est défendu en affirmant n’avoir jamais entendu parler de la tuerie de Polytechnique Montréal. La présidente, sports et divertissement du groupe CH, France Margaret Bélanger, ainsi que la vice-présidente aux communications du groupe, Chantal Macchabée, ont toutes deux déclaré laisser à Carey Price le soin de s’expliquer sur ses liens avec la CCDAF.

Polytechnique Montréal et PolySeSouvient répondent

Polytechnique Montréal et le groupe PolySeSouvient, créé en mémoire des victimes de la tuerie, ont dénoncé l’utilisation du code promotionnel « Poly ». Dans un communiqué de presse, l’école dénonce « une provocation de très mauvais goût, mais avant tout une insulte à la mémoire des victimes, envers les personnes blessées, leurs familles et la communauté de Polytechnique toute [sic] entière ».

Au moment de la rédaction du présent article, ni Polytechnique Montréal ni PolySeSouvient n’ont directement réagi à la publication de Carey Price. Le groupe à la mémoire des victimes a toutefois relayé sur son compte Twitter plusieurs messages de soutien qu’il a reçus pour la cause qu’il défend.

Silence de la CCDAF

La CCDAF, quant à elle, ne s’est officiellement exprimée sur aucune des deux polémiques.

L’organisme a toutefois relayé sur Twitter la publication Instagram du hockeyeur, que ce dernier a depuis supprimée de son compte personnel, ainsi que plusieurs centaines de publications en soutien à celui-ci. Nombre de celles-ci reprennent la légende de la publication Instagram controversée et sont assorties au mot-clic #IstandwithCarey.

La vice-présidente des relations publiques de la CCDAF a elle aussi utilisé ce mot-clic en repartageant un gazouillis de PolySeSouvient.

Capture d’écran tirée du compte de Tracey Wilson.

Qu’est-ce que la tuerie de Polytechnique ?

Le 6 décembre 1989, un homme armé, Marc Lépine, s’est introduit dans les locaux de Polytechnique Montréal et y a abattu 14 étudiantes, en plus de blesser 13 autres personnes, avant de s’enlever la vie. Le but affiché de ce crime était de s’en prendre aux femmes, que le tueur accusait d’avoir ruiné sa vie. Le 6 décembre est depuis devenu la date de la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes au Canada.