Volume 22

Illustration: Mélaine Joly

Consultation ou confrontation ?

La Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM) a entamé sa campagne de mobilisation autour des coupes de 24,6 M$ dans le budget de fonctionnement de l’Université. En plus de tracts distribués aux étudiants du campus, la FAÉCUM a déjà organisé une première action de protestation. La Fédération tente d’orienter les choix du Conseil de l’Université quant aux enveloppes à couper. Elle souhaite préserver en priorité les bourses de soutien et les emplois des auxiliaires d’enseignement.

On ne peut qu’applaudir cet engagement de la FAÉCUM, qui défend directement les enveloppes touchant le plus les finances des étudiants. On y voit ainsi une façon de préserver l’accessibilité aux études. Il n’est nullement question de grève ou de manifestations à ce moment-ci, mais la Fédération parle d’escalade des moyens de pression si jamais le point de vue des étudiants n’était pas écouté.

Peu importe, il est certain que les étudiants seront les grands perdants des compressions. Puisque les budgets de recherche émanant de l’UdeM sont moins élevés que ceux reliés à l’enseignement, les présentes coupes toucheront d’abord l’enseignement. À preuve, on parle de près de 200 postes de chargés de cours qui seront coupés à la Faculté des arts et des sciences (FAS) à l’automne prochain. Et les premiers bénéficiaires de l’enseignement sont certes les étudiants.

Afin de s’assurer que la qualité de l’enseignement sera préservée, les étudiants ne devraient pas montrer leur mécontentement à la direction udemienne. Ils devraient plutôt l’inviter à contester les coupes. L’Assemblée universitaire du 6 octobre dernier a voté une motion pour dénoncer les coupes auprès du gouvernement. Il s’agit là d’un premier front commun entre étudiants, professeurs et personnel administratif. Toutefois, il est peu probable que cela soit suffisant. Mais surtout, ce front commun ne tiendra pas longtemps si les manifestations et les déchirements à l’interne se multiplient.

À l’Université Laval, la direction et la Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval (CADEUL) ont déposé un mémoire commun à la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise. Ils proposent une mesure qui pourrait injecter près d’un milliard dans le réseau des cégeps et des universités. Voici exactement le genre d’alliance que devraient envisager les étudiants et les directions des universités. C’est de cette façon que la qualité des cours, de la recherche et des activités extrascolaires pourra être préservée.

Alors que les mesures d’austérité frappent à la porte des universités, celles-ci doivent user de leur force et faire preuve d’inventivité sur le plan des idées afin de proposer les solutions qui permettront au gouvernement de faire les meilleurs choix possibles.

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