Pour l’étudiante au certificat en relations industrielles – que nous appellerons Juliette puisqu’elle veut garder l’anonymat par peur de subir des préjudices –, qui s’implique dans le dossier depuis les changements de novembre, les conditions pour faire le saut en deuxième année du baccalauréat en RI étaient pourtant claires. De plus, selon elle, plusieurs étudiants se sont inscrits au programme en fonction de celles-ci. « Il était clairement écrit sur le site Web que tout étudiant qui obtiendrait une moyenne de 2,3 sur 4,3 dans le certificat et qui réussirait un cours précis de statistiques pouvait être admis au baccalauréat », explique-t-elle.
Les conditions d’admission mentionnées précédemment par Juliette ont changé une première fois et une deuxième fois les 7 novembre et 18 janvier derniers. « Au premier changement, seuls les dix meilleurs étudiants devaient être admis, explique-t-elle. On ne prenait donc plus en compte les modalités précédentes. Au deuxième changement, on nous apprenait finalement que seules les notes globales du parcours universitaire d’un étudiant seraient considérées pour son admission au baccalauréat. Cela était complètement à l’opposé des conditions de départ. » Juliette a déposé une plainte à l’ombudsman de l’UdeM.
L’Association générale des étudiants de la Faculté de l’éducation permanente (AGEEFEP), de laquelle sont membres les étudiants du certificat, exprime sa surprise concernant ces décisions administratives et confirme les informations données par Juliette. « Cette façon de faire est très étonnante, ils ont changé à plusieurs reprises les conditions d’admission au cours des deux derniers mois, laissant en plan plusieurs étudiants, affirme le secrétaire-général de l’Association, Denis Sylvain. Ils avaient affirmé qu’ils publieraient un communiqué le 30 janvier, afin d’expliquer l’entente et ainsi permettre aux étudiants de s’inscrire avant le 1 er février, la date limite des demandes d’inscription. Cela n’a pas été fait. »
Selon M. Sylvain, un dernier changement a été apporté à la suite de plusieurs rencontres entre les différentes parties impliquées. Selon lui, l’AGEEFEP a fait adopter une solution acceptable compte tenu de la situation . « On revient aux conditions qui prévalaient avant l’inscription des étudiants, c’est-à-dire avoir obtenu une moyenne 2,3 sur 4,3 au certificat et avoir terminé un cours de statistiques, indique-t-il. Néanmoins, il y aura un plafond d’environ 35 étudiants, alors qu’avant il n’y en avait pas. »
La vice-doyenne au recrutement de la FAS, Louise-Hélène Richard, confirme ce plafond de 35 étudiants pour l’inscription à l’automne 2015 et précise que cela est la solution finale. « Il y avait normalement une trentaine de demandes venant du certificat, explique-t-elle. L’an passé, il y en a eu plus de 50 et cela pose un problème, car on ne peut pas inventer des places de stage. Or, celui-ci est obligatoire à l’obtention du diplôme. » D’après la vice-doyenne, toutes les informations sur la dernière modification se trouvent sur le site web de la FAS depuis le 30 janvier.
Selon Juliette, le compromis est intéressant, mais incomplet. « Cela ne garantit toujours pas une place à tous ceux qui remplissaient les conditions de départ », déplore-t-elle. Toujours selon elle, la solution des 35 places peut compromettre l’entrée d’une quinzaine de personnes, puisque l’an passé, plus de 50 personnes ont fait le saut du certificat au baccalauréat. « Si c’est le cas, ce sera injuste pour eux puisqu’ils comptaient sur les conditions qui prévalaient au départ, et ce, sans le plafond », affirme cette dernière. Elle espère finalement que la FAS s’engagera à accompagner les étudiants à qui on refusera l’accès au baccalauréat.
L’ombudsman de l’UdeM, Pascale Descary, affirme travailler à l’analyse de la plainte, mais a expliqué que la politique de confidentialité du Bureau de l’ombudsman l’empêchait d’émettre tout commentaire sur le sujet.
L’ombudsman de l’UdeM a le mandat de veiller à ce que tous les membres de la communauté universitaire reçoivent un traitement juste et équitable de la part de l’administration de l’Université.