Concordia, un modèle ?

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Par Enrique Colindres
mercredi 16 septembre 2015
Concordia, un modèle ?
La bibliothèque Webster se compose de 21 km de rayons de livres. (Crédit photo : Flickr.com I Doug cc)
La bibliothèque Webster se compose de 21 km de rayons de livres. (Crédit photo : Flickr.com I Doug cc)
De nombreux étudiants peuvent ressentir au cours de leurs études une détresse psychologique, sans pour autant réclamer l’aide nécessaire pour s’en sortir. Confrontée à cette problématique, l’Université Concordia a instauré le « congé involontaire » pour les étudiants dont le comportement à risque met en péril leur réussite scolaire. Regard sur une politique préventive.

Alors que la majorité des étudiants universitaires entament avec un mélange de fébrilité et d’anxiété le début de la session, certains* sont confrontés à des difficultés personnelles d’ordre physique et psychologique mettant en péril leur santé et leur réussite scolaire. La politique du « congé involontaire » libère temporairement l’étudiant en détresse de ses responsabilités scolaires, le temps qu’il retrouve l’équilibre nécessaire à la poursuite de ses études. « On sentait que l’Université avait besoin d’une politique proactive pour aider les étudiants en difficulté lorsque que ceux-ci ne sollicitaient pas eux-mêmes les ressources dont ils avaient besoin pour assurer leur santé et leur succès à Concordia », explique la directrice des relations médias de l’Université Concordia, Christine Mota.

Cette mesure est généralement accompagnée d’un suivi personnalisé et peut être offerte en parallèle avec d’autres ressources connexes. « Les services universitaires qui peuvent être fournis aux étudiants sous l’égide de cette politique incluent l’accès aux services de santé, des accommodements grâce au Centre d’accès pour les étudiants ayant un handicap ainsi que l’élaboration d’un plan de soutien, selon les circonstances », relate la directrice.

Même si sa mise en place est récente, plusieurs étudiants ont déjà eu recours à cette politique. « L’année dernière, le Bureau des droits et des obligations a traité 28 cas et 13 consultations en recourant à cette politique à un certain degré », précise Mme Mota.

Une politique prometteuse ?

Pour Mme Mota, l’Université agit dans la bonne direction. « Nous croyons avoir aidé certains étudiants à gérer leurs problèmes émotionnels ou comportementaux tout en ne mettant pas en péril leur cheminement scolaire, et d’autres se sont réintégrés avec succès à l’Université à la suite d’un congé involontaire », fait-elle remarquer.

Bien que cette démarche vise d’abord à assurer le bien-être de l’étudiant, l’Université considère aussi la sécurité de la communauté universitaire dans sa prise de décision. « Cette politique vise un juste milieu entre fournir des ressources et un soutien aux étudiants en détresse et soulever des préoccupations d’ordre sécuritaire pour les membres de la communauté de Concordia », indique Mme Mota.

En anticipant les différents besoins de ses membres en détresse et en offrant une approche préventive à plusieurs facettes, l’Université Concordia a fait un pari : une fois leur situation rétablie, ces étudiants pourront retrouver les bancs d’école mieux outillés pour affronter les nombreux défis de la vie.

*L’Université Concordia n’a pas été en mesure de communiquer à Quartier Libre ses données concernant la fréquentation de ses services en santé mentale.