On vient souvent au monde dans une atmosphère fébrile et éprouvante, surtout un 1er janvier, lorsque les journalistes s’excitent à vouloir photographier les premiers bébés de l’année.
Il fallait éviter de naître à l’aube du 31 octobre 2011 et d’être déclaré symboliquement, comme ce fut le cas pour plusieurs nouveaux-nés, le sept milliardième être humain à peupler la planète. Les bébés qui ont émergé à ce moment-là, dans un cirque médiatique de flashs de caméras et d’équipes de tournage de télévision, moi je crois qu’on leur trace un drôle de destin.
Quelque 36 000 enfants sont nés dans la première heure du 31 octobre.
Avec la naissance de Danica May Camacho, 2,5 kg, ce sont les Philippines qui ont remporté l’honneur officiel d’accueillir le sept milliardième être humain sur terre. Avant même que ses sens se soient bien réglés, la petite avait déjà reçu la visite de représentants des Nations Unies, un gros gâteau au chocolat et une bourse d’études. C’est bien beau d’entrer dans le monde sur le tapis rouge, mais c’est quand même intense.
Au-delà de cette mascarade, il reste que nous sommes sept milliards.
«Notre monde est parcouru de terribles contradictions. De la nourriture en abondance, mais un milliard de personnes qui ont faim. Des modes de vie d’opulence pour un petit nombre, mais la pauvreté pour beaucoup d’autres», a déclaré à ce sujet Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU.
La population mondiale a atteint son premier milliard en 1804. Deuxième milliard : 1927. Depuis, tout s’est accéléré. Le dernier milliard a été généré en douze maigres années. Même pas l’âge de la puberté.
«Depuis 1930, le taux de reproduction de notre espèce ressemble plus à celui d’une population de lapins qu’à celui d’une population normale de primates », commente Pierre Samuel sur le site du quotidien Le Devoir.
Le 31 octobre, Le Devoir a publié un dossier concernant «les sept milliards».
L’angle du dossier consiste à répondre à cette question: comment gérer tous ces gens tout en leur octroyant une qualité de vie ?
Sur le site internet du Devoir, le peuple se prononce
« Combien de Vache sur terre ? On devrait compter les vaches aussi car elle comsomme bien plus d’eau et de nouriture que l’homme [sic]» commente Jean François, qui cherche visiblement à complexifier le débat.
« Les visions apocalyptiques du futurs par quelconques théories ne sont que plus souvent qu’autrement de futiles moyens pour faire passer des sophismes sinistres voir funestes comme étant la mer à boire [sic]», croit Jean-François Lachance, qui n’a pas manqué ses cours de philosophie.
En ce qui me concerne, tant qu’il reste le Yukon pour aller respirer, je ne m’inquiète pas. MAIS COMBIEN DE TEMPS AVANT QUE LE YUKON NE SOIT SURPEUPLÉ? [NDLR: pour attirer l’attention, certaines personnes écrivent en majuscules.]
Quelques-uns croient que l’avenir humain se situe bien au-delà de la surface terrestre. «Nous devons coloniser l’espace et répandre la biosphère sur les planètes et lunes environnantes. Pour atteindre cet objectif, il faut apprendre des erreurs de Prométhée ; ne pas faire ses ailes avec de la cire [sic]», estime Christian Charbonneau.
Beaucoup croient que la planète continuera de nous supporter à condition que nous consommions moins et que soit assurée une meilleure redistribution des ressources et de la richesse.
Selon Judith de Repentigny, ça ne se passera comme ça. «Je soupçonne un contre à rebours fortement appuyer par un certain groupe de l’oligarchie se ternir tout près du bouton OHC(‘’Operation Human Control’’)! [sic]», dit-elle.
Note : on dira ce qu’on voudra, ne pas savoir écrire correctement implique toujours une perte de crédibilité. Ce manque de rigueur est menaçant : historiquement, si les humains commencent à manquer de respect à l’égard de quoi que ce soit, ils finissent toujours par l’éliminer.
Lien douteux
Selon l’UNESCO, dans le contexte mondial actuel, toutes les deux semaines, un langage disparaît.
S’il faut le répéter, quand un langage s’éteint (p. 15), c’est aussi toute une culture qui prend le bord.
Aussi, l’humanité se polarise de plus en plus : une population plus faible et vieillissante au Nord, beaucoup d’action, de naissances et une croissance démographique au Sud.
Selon les chiffres de l’ONU, la population de l’Amérique du Nord constituera moins de 5 % de l’humanité d’ici 2033, et celle du Québec, mois de 0,1 %.
Pauvres Québécois, de plus en plus marginalisés sur une planète saisie de frénésie.
Alors qu’il y a tant à accomplir socialement et écologiquement, que se passe-t-il de transcendant au Québec ?
Institutionnellement parlant, RIEN! Il ne se passe RIEN de grandiose ou d’inspirant.
À petite échelle, c’est plus effervescent. En témoignent la mobilisation étudiante (p. 2 et 5) ainsi que cet événement déterminant qui permet à votre journal étudiant d’exister et que vous ne voulez pas manquer : l’assemblée générale du Quartier Libre, qui se tient le 8 novembre à 11h30 au local B-1274-6.