Le 26 février prochain, la Faculté de musique de l’UdeM organise un récital pour marquer les cinquante ans de la mort du compositeur et parolier américain Cole Porter. Ce sera aussi l’occasion d’évaluer les étudiantes du programme d’interprétation en chant jazz.
Cole Porter est un compositeur et parolier américain mort le 15 octobre 1964. Il est l’auteur de très nombreuses chansons, dont « Night and Day », « I Get a Kick Out of You » et « You’re The Top ». Une grande partie de ses œuvres fait partie du répertoire américain de la chanson et des standards du jazz. Certaines de ses chansons ont déjà été reprises, notamment par le chanteur américain Frank Sinatra, le groupe irlandais U2 et le chanteur punk américain Iggy Pop.
« M. Porter est un des grands compositeurs de l’histoire de la musique », croit le chargé de cours en chant jazz à la Faculté de musique de l’UdeM Vincent Morel. Les étudiantes vont revisiter le répertoire du célèbre musicien afin d’honorer sa mémoire à la maison de la culture de Rosemont – La Petite-Patrie.
Pour le récital, elles seront six chanteuses, réparties en deux groupes de trois. Chaque groupe sera accompagné par un quatuor : batterie, contrebasse, guitare et piano.
La préparation du récital s’étale sur deux mois. «D’abord, on écoute beaucoup de pièces de M. Porter afin de choisir celles qui nous parlent, puis on les arrange selon la grille d’accords, la rythmique, la tonalité, l’instrumentation qu’on veut, explique l’étudiante du programme d’interprétation en chant jazz de la Faculté de musique de l’UdeM Anne- Sophie Doré-Colombe.
Une étudiante dans le même programme, Mikhaëlle Salazar, nous raconte comment elle se prépare pour le récital de jazz. «Après avoir écouté le répertoire et pratiqué, je crée un arrangement, et je remets les papiers sur lesquels j’ai écrit mon arrangement aux musiciens », souligne-t-elle. Mikhaëlle se pratique en s’accompagnant au son de son piano au minimum deux fois par semaine.
Par la suite, les étudiants pratiquent ensemble avec les musiciens. «On établit les grooves, les nuances, les punchs rythmiques», explique Anne-Sophie Doré-Coulombe.
Les étudiantes doivent progressivement se familiariser avec l’œuvre de Cole Porter. « Il ne s’agit pas simplement d’écouter et de pratiquer les répertoires tels quels, mais de s’approprier le matériel », assure M. Morel.
Laisser libre cours à la créativité
Les étudiantes peuvent ainsi laisser s’exprimer leur créativité et apporter leur touche personnelle. Il est d’ailleurs fortement déconseillé de ne faire qu’un seul style de jazz. «Il ne faut pas simplement écouter ce qu’un autre chanteur a fait et le reproduire, affirme M. Morel. Par exemple, une fille va choisir une pièce et la rendre plus funk, d’autres vont prendre la même pièce dans le style de la valse. » Celui qui joue des standards de jazz doit aussi savoir jouer un peu de jazz moderne, et vice versa.
Lors de ce concert-hommage, les étudiantes puisent dans le répertoire de Cole Porter et peuvent le remanier de manière plus contemporaine.
Les étudiantes apprécient le jazz justement pour cette liberté. « J’apprécie énormément la grande place que tient l’improvisation au sein du chant jazz ; la musique y vit, confie Anne-Sophie Doré-Coulombe. Elle est changeante et me permet de laisser libre cours à une créativité de tout instant, de développer un sens spontané de la musique et une écoute de l’environnement sonore.»
Pour Mikhaelle Salazar, le jazz s’est invité dans sa vie depuis son adolescence: «Mon père qui jouait de la musique classique m’a donné le goût du jazz, explique-t-elle. À l’âge de 16 ans, j’ai commencé à en chanter.»
Ce concert-hommage sera probablement renouvelé l’année prochaine. En 2015, confie M. Morel, l’hommage sera rendu à la chanteuse française du music-hall Édith Piaf, décédée en 1963.