Campus

Quatre jours sans fontaine

«Lorsque nous apprenons que l’eau est impropre à la consommation, nous appliquons un plan de contingence », explique le porte-parole de l’UdeM, Benjamin Augereau. Des tracts sont alors imprimés et accolés à tous les points d’eau du campus. Des courriels sont également envoyés aux étudiants, et des annonces sont publiées sur les panneaux d’affichage.

Plusieurs étudiants rencontrés par Quartier Libre étaient au courant de la récente interdiction de consommation d’eau. « J’ai été avertie par courriel, et j’en avais aussi entendu parler en classe », témoigne l’étudiante au baccalauréat en relations industrielles Romye Henderson.

En tant qu’employeur et conformément au Règlement sur la santé et la sécurité du travail du Québec, l’Université doit mettre à la disposition de ses employés de l’eau potable. L’Université fait aussi bénéficier ses étudiants de cette mesure. « Lorsque l’eau est impropre à la consommation, nous distribuons des bouteilles d’eau dans tous les pavillons touchés par une restriction », confirme M. Augereau. Selon lui, lors de la plus récente interdiction de quatre jours, l’Université a déboursé environ 4 800 $ pour l’achat de 8 000 bouteilles d’eau remises gratuitement.

Certains étudiants n’ont pourtant pas été informés de cette offre. « J’ai dépensé beaucoup d’argent cette semaine pour acheter des bouteilles d’eau », avoue l’étudiante au certificat en français langue seconde : culture, études et travail Yenyffer Sanjuan.

Rétablir la situation

Lorsqu’il y a une interdiction de consommation d’eau sur le campus, l’Université doit effectuer des analyses microbiologiques pour confirmer si elle est propre à la consommation. « Il faut compter au moins 24 heures pour effectuer des tests complémentaires », précise M. Augereau. Ce dernier explique que les prélèvements sont effectués par une entreprise externe, Avizo experts-conseils, qui les envoie à différents laboratoires privés pour étude.

Depuis une dizaine d’années, l’Université dispose de son propre réseau de distribution d’eau. Elle doit donc effectuer elle-même les tests de qualité pour les 15 pavillons desservis par des aqueducs souterrains se situant sur son terrain. Une responsabilité partagée avec la Ville, qui est responsable d’une partie du réseau d’eau. C’est pourquoi l’avis d’interdiction de consommation a été levé quelques jours après celui de Montréal lors de la plus récente interruption de service. En plus de ces tests occasionnels, l’UdeM doit également analyser la qualité de l’eau chaque semaine. Une politique qui coûterait à l’UdeM près de 20 000 $ par an, selon le porte-parole.

La plus récente coupure d’eau est attribuable à une dépressurisation des aqueducs de la ville, car le réseau est en pleine restauration depuis 2002. Des détériorations engendrées par la forte pression d’eau, le gel et le dégel ont nécessité d’importantes rénovations. Ces travaux devraient s’étaler jusqu’en 2022, selon le site internet de la Ville de Montréal. De nouvelles coupures pourraient donc survenir.

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