Cinq groupes québécois à surveiller en 2015

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Par Laura Beaudouin
mercredi 14 janvier 2015
Cinq groupes québécois à surveiller en 2015
Les membres du groupe Ragoût, de gauche à droite : Anne-Sophie Dorée Coulombe, Felix-Antoine Goulet-Dion, Olivier Hamel et Maxime Caron. ?Crédit Photo : Cécile Hauchecorne
Les membres du groupe Ragoût, de gauche à droite : Anne-Sophie Dorée Coulombe, Felix-Antoine Goulet-Dion, Olivier Hamel et Maxime Caron. ?Crédit Photo : Cécile Hauchecorne
Ils sont jeunes, étudiants ou fraîchement diplômés de l’UdeM pour certains, et ont du talent à revendre. Du hip-hop funk au jazz, en passant par le folk québécois, voici de quoi satisfaire la curiosité musicale des plus mélomanes.

Clay and Friends

Si vous aimez les sons funk, hip-hop et jazzy, rythmés par du beatbox impeccable et enveloppés dans un rap dynamisant et sans prétention, tendez l’oreille à Clay and Friends.

Leur premier EP, A Quest Called Jam III, paru en novembre 2013, contient des pièces comme « Snow worries », à la fois langoureuse, sensuelle et mélancolique, ou encore « Mabrouk », où le timbre chaud d’une voix féminine nous enveloppe subtilement. Leur dernière pièce « Hay Stack Blues » est sortie en octobre dernier.

Dans ce collectif bilingue, le chanteur Clay et le beatboxer Aydell puisent leurs inspirations de la rue pour façonner leurs idées qui sont ensuite peaunfinées par le guitariste Clément Langlois-Légaré et par le bassiste et étudiant à l’UdeM au baccalauréat en kinésiologie Pascal Boisseau. Le second guitariste et harmoniciste Samish vient enrichir ces sons et ces rythmes.

La règle d’or de ce groupe prometteur ? « Notre musique est enregistrée en direct, fidèle à un idéal de capter le moment présent, dit Pascal. En live tout comme en enregistrement, l’auditeur peut ressentir l’énergie brute, la vivacité et la spontanéité. »

Un nouvel EP et d’autres tournées sont prévues pour le début de l’été 2015.

Ragoût

En novembre 2012, trois gars de Beloeil, en Montérégie, Félix-Antoine Goulet-Dion, Olivier Hamel et Maxime Caron, ainsi qu’une étudiante à l’UdeM au baccalauréat en interprétation jazz originaire d’Alma, au lac Saint-Jean, Anne-Sophie Dorée-Coulombe, jouent ensemble pour la première fois et donnent naissance à la formation Ragoût.

Oscillant entre le rock et le folk, Ragoût tend parfois vers des sonorités manouches, voire country. L’accordéon et le banjo de Félix se mêlent à la contrebasse, à la voix d’Olivier, ainsi qu’à la guitare, à la voix, et aux percussions de Maxime. À ce cocktail musical détonnant s’ajoutent les percussions et la subtile voix d’Anne-Sophie. « Il n’y a pas de batterie, nous nous divisons les instruments de percussion entre nous », dit-elle. On entend, entre autres, des cajons, soit des cubes en bois originaires du Pérou, des shakers, ces instruments brésiliens surtout utilisés en bossanova, et des valises utilisées en guise de grosse caisse.

Ça sent l’bois, ça sent l’fleuve, leur 1er album, sort le 28 janvier prochain. Tandis que la pièce « Django » possède une énergie folle, « Té où » séduira davantage ceux qui ont le vague à l’âme.

SD3

Simon Denizart Trio est une savoureuse bombe jazz musicale, formée par le pianiste, compositeur et diplômé du baccalauréat d’interprétation jazz en piano de l’UdeM Simon Denizart, la diplômée du baccalauréat en interprétation classique en contrebasse de l’UdeM, Jeanne Corpataux, et l’étudiant au baccalauréat en interprétation jazz en batterie Simon Bellemare.

SD3 a été couronné du prix du public lors du festival de jazz international de Rimouski le 1er septembre 2014. À la fois angoissant et planant, « No drugs » crée d’abord des vibrations jazz très effervescentes qui laissent place à un onirisme. Ils n’ont pas encore d’album à leur actif. « Ce titre est une composition qui va sortir sur notre premier album avec huit autres titres », explique Simon. L’univers de « Winter’s coming » est quant à lui sinueux, féérique et étrangement chaud.

Un enregistrement de disque est prévu pour la fin janvier, suivi de plusieurs tournées de lancement au Québec à compter de la fin février.

Vuu

Ce groupe, créé par l’étudiante en chant jazz à l’UdeM Eugénie Jobin (voix, claviers, vibraphone) et par l’étudiant en musiques numériques David Dupaul-Chicoine (guitare, basse, voix) nous offre des vibrations musicales aussi vivifiantes qu’apaisantes. Après « Un », sorti en mai 2014, leur second EP « Deux » a éclos en juin dernier. « Notre musique dans les jaunes blés assez organique est faite de prises de son ambiants », explique Eugénie.

On s’envole avec « Le baromètre japonais » pour s’ancrer ensuite dans une cadence douce et récurrente. « On essaie de créer une atmosphère contemplative, une impression d’espace en utilisant des paysages sonores », explique la chanteuse. « Fantômes Éléphants » est davantage organique.

Ce qu’on peut attendre du groupe pour 2015 ? «On prépare un projet live assez ambitieux, qui implique des dizaines de vieux haut parleurs et une performance intime, explique Eugénie. C’est un gros travail de spatialisation et de recherche sonore. »

RAW

Un gars, une guitare et un logiciel, histoire de s’amuser, et voici RAW, nom de scène de l’étudiant diplômé d’HEC Montréal depuis 2012 Romain Forfert. Le style est un mélange du chanteur et musicien américain Jack Johnson, saupoudré de l’influence du chanteur canadien Justin Nozuka, tout en conservant un fond funk-reggae.

Chantant en anglais, mais aussi en français, ce musicien au timbre chaud sait jouer avec les nuances et les textures musicales pour ne pas tomber dans les clichés de romantisme excessif du chanteur crooner.

« Candid » et « Hate and Forget » illustrent bien la musicalité de RAW, avec leurs subtils sauts vocaux, leur légèreté surprenante en voix de tête, et une rythmique intéressante, qui malgré des sonorités en mineurs nous transmettent leurs bonnes vibrations. À cela s’ajoute une plume délicate, étonnement mature, ainsi que des reprises, comme « Me and my girlfriend » du rapper new yorkais 2Pac ou encore « Brown Skin » du Jamaïcain Richie Spice, qui vous feront découvrir ces classiques sous un tout autre angle.

RAW joue tous les lundis et mardis au Rideau Rouge à Québec : un rendez-vous à mettre à l’agenda.