Culture

Christine Beaulieu sur scène - Crédit photo : Porte Parole

Christine Beaulieu sensibilise la communauté étudiante à la vulgarisation

Le 1er décembre dernier, la comédienne et autrice Christine Beaulieu a abordé la démarche de vulgarisation scientifique, entreprise avec sa pièce de théâtre documentaire J’aime Hydro, au cours d’un atelier créatif organisé par le Centre d’études et de recherches internationales de l’UdeM (CÉRIUM).

Il y a sept ans, aux balbutiements de son aventure hydroélectrique, l’artiste devenue chercheuse et vulgarisatrice scientifique doutait beaucoup de ses capacités, car elle «n’avait jamais écrit, n’avait jamais fait de recherches». Sa pièce, dans laquelle elle joue le rôle de Christine, compte pourtant aujourd’hui près de 131 représentations sur scène devant près de 82 000 personnes au Québec, en Ontario et en France, ainsi qu’une adaptation sous forme de balado et de livre.

«Pitoune» vulgarisatrice

Le concept de J’aime Hydro : réunir le documentaire et l’art dramatique. Le quatrième mur est ainsi brisé.

J’aime Hydro est la première pièce de théâtre documentaire écrite par Mme Beaulieu. La comédienne reçoit en général un script et interprète un rôle de fiction le temps d’une comédie, souvent une «pitoune», précise-t-elle.

L’autrice s’est ainsi beaucoup investie dans la conception de sa pièce. Elle a rencontré des spécialistes, discuté avec l’ancien président directeur général d’Hydro Québec, Éric Martel, et lu des rapports annuels. Elle a donc endossé le rôle de journaliste de terrain, pris la plume et la parole afin de livrer un compte-rendu vivant et vrai sur le lien qu’entretiennent les Québécois·es avec la société d’État.

Penser hors de la boîte universitaire 

«Si vous voulez sortir de la boîte [universitaire], il faut rendre le sujet de la recherche accessible», a suggéré Mme Beaulieu à un public constitué d’étudiant·e·s de deuxième et de troisième cycles. Elle constate qu’un fossé existe entre le monde universitaire et le reste du monde. Selon elle, les chercheur·euse·s rédigent des articles en utilisant un langage et des codes de communication spécifiques, qui en intimident plus d’un·e. Le lectorat «se sent niaiseux», malgré son intelligence.

Pour bien communiquer avec autrui, Mme Beaulieu recommande de repartir de zéro et de se mettre à la place d’un public lambda, «qui n’a aucun repère universitaire et qui ne connaît rien sur le sujet».

Trop de «blabla»

Trop souvent, les chercheur·euse·s accumulent les citations et références d’auteur·rice·s dans leurs textes, déplore l’artiste. Cette façon de procéder doit cesser, car «ça ne va faire aucun écho», glisse-t-elle. Le but est avant tout d’alléger le message. Trouver les bons mots pour que le public se sente intelligent est également essentiel.

La preuve que les scientifiques peinent à trouver leur public? «Moi, je dois payer mes amis dix dollars pour qu’ils lisent [mes articles], on écrit dans une manière très lourde», a déclaré la directrice scientifique du CÉRIUM, Laurence Deschamps-Laporte, lors de l’atelier créatif, sous les rires des personnes présentes.

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