Chloé Robichaud : La chef de meute

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Par Thomas Ethier
mardi 27 novembre 2012
Chloé Robichaud : La chef de meute
« Autant mes cours de cinéma que de politique ou d'histoire du Japon m'ont nourri pour les histoires que je voulais raconter. » - Chloé Robichaud, Chef de meute (Crédit photo : Véro Boncampagni)
« Autant mes cours de cinéma que de politique ou d'histoire du Japon m'ont nourri pour les histoires que je voulais raconter. » - Chloé Robichaud, Chef de meute (Crédit photo : Véro Boncampagni)

À 24 ans, Chloé Robichaud a participé cette année à son troisième Festival de Cannes. Son court métrage Chef de meute est aujourd’hui présenté dans plusieurs salles du Québec. Portrait d’une cinéaste qui réalise actuellement son premier long métrage.

Chloé était pour la première fois en compétition officielle pour la Palme d’or du court métrage en mai dernier. «Je me disais que je pourrais arriver à ça un jour, mais il serait très prétentieux de dire que je pensais le faire à 24 ans», avoue-t-elle.

Chef de meute a été entièrement autofinancé par sa réalisatrice, après un refus de financement de la SODEC. Le film dépeint en 13 minutes la relation entre une jeune femme introvertie, interprétée par Ève Duranceau, et le chien de sa tante décédée, reçu en héritage. Le court métrage est en ce moment en première partie de la comédie française Le Prénom, sur plusieurs écrans québécois.

Chloé fait ses premières expérimentations avec la caméra à 13 ans en filmant son équipe de basketball. Le rêve du cinéma, lui, germe dans sa tête depuis son enfance. «Mon père était cinéphile et travaillait en publicité, se souvient- elle. Il m’amenait sur les plateaux avec lui et à ce moment-là, j’ai compris que c’était pour moi.»

En 2010, elle complète un baccalauréat en production de film à l’Université Concordia, puis entame un diplôme en cinéma à l’INIS.«Tout le monde a son parcours, dit-elle. Tu peux être un excellent cinéaste et ne pas avoir fait l’école. Autant mes cours de cinéma que de politique ou d’histoire du Japon m’ont nourrie pour les histoires que je voulais raconter.»

L’école a également été un lieu de rencontres pour Chloé. «C’est à l’université que je me suis fait ma première famille cinématographique, mon premier réseau de contacts, dit-elle. J’ai rencontré ma directrice photo au cégep. Je travaille avec elle sur presque tous mes tournages. On ne s’est jamais lâchées.»

Le défi du premier long métrage

À l’université, Chloé rencontre Fanny-Laure Malo, productrice de La Boîte à Fanny. Avec elle, la cinéaste réalise actuellement son premier long métrage, Sara préfère la course, prévu pour l’automne 2013.

Le film raconte l’histoire d’une jeune femme qui cherche à intégrer un club d’athlétisme réputé de Montréal, et qui opte pour le mariage dans le but d’obtenir des prêts et bourses.

Le tournage a débuté cet automne et représente une étape cruciale pour Chloé. Elle a obtenu l’appui de la SODEC pour la réalisation.

Cette bourse vient avec son lot de pression. « Quand tu commences dans les courts métrages, les gens ont juste envie de t’encourager, explique-t-elle. À la minute où tu es financée, les gens s’attendent à quelque chose. Il commence à y avoir des critiques et c’est tout à fait légitime.»

Chloé s’inspire notamment de différents réalisateurs, allant de Wes Anderson à Denys Arcand. «Je pense qu’il faut être nourri par ses rêves. J’avais toujours rêvé d’être en compétition pour une Palme d’or et maintenant je rêve d’y retourner avec un long métrage.»