« Ce n’est pas le chantier de Pauline Marois, alors c’est certain que cette initiative est au moins un peu plus démocratique pour les organismes participants », précise la responsable aux affaires externes du Syndicat des étudiants salariés et des étudiantes salariées de l’Université de Montréal (SÉSUM), Hind Fazazi. L’évènement a été créé après le Sommet de l’enseignement supérieur en 2013, auquel bon nombre des participants des ÉGES avaient exprimé leur opposition. Aux yeux des partenaires, certains enjeux importants, dont l’état s’est aggravé depuis 2013, n’avaient pas été abordés lors du Sommet.
Le secrétaire général de la FAÉCUM, Simon Forest, souligne la volonté inclusive des ÉGES en indiquant que des représentants des étudiants, des professeurs et des employés de soutien ont fait partie des discussions. « Certains groupes autour de la table n’étaient pas à l’aise d’avoir des représentants du gouvernement puisqu’ils préféraient mieux qu’on discute entre nous des nos différentes réalités et d’en ressortir les constats et les réalités similaires pour en faire des points de convergence », constate-t-il. Cette décision a cependant été prise dans une volonté de créer un évènement libre de contraintes pour les différentes parties présentes.
Consensus à atteindre
Bien que les parties prenantes aux ÉGES convergent vers des buts communs, les façons de les atteindre demeurent un point de divergence. « L’accessibilité aux études est une priorité, précise le président de l’Union étudiante du Québec (UEQ), Simon Telles. Il reste à déterminer les stratégies pour s’y rendre. »
À titre d’exemple, la gratuité scolaire, qui est une priorité pour l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), n’est pas promue par tous les intervenants. « Même si on n’en parle plus autant dans les médias, pour nous, l’atteinte de la gratuité scolaire reste un objectif final », explique la secrétaire aux affaires académiques de l’ASSÉ, Élisabeth Béfort-Doucet.
Simon Telles avoue que pour certains regroupements présents aux ÉGES, cette option ne règle pas tout ce qui concerne l’accessibilité aux études. « D’autres enjeux ressortent, tels que la question du logement et de l’accès aux étudiants handicapés ou encore l’inclusion des étudiants autochtones », renchérit-il. Ces discussions auront lieu durant un second rendez-vous entre les participants, celui-là plus proche des élections provinciales. Pour Mme Béfort-Doucet, ce sera l’occasion pour les associations et les syndicats de s’unir pour défendre leur point concernant leurs revendications communes.
En route pour les prochaines élections
Les États généraux ont été tenus en marge des acteurs politiques pour que les groupes militants et issus de la société civile fixent leurs propres priorités entre eux. Selon Simon Telles, c’est un consensus qui s’est dessiné assez rapidement. « On ne voulait pas que les participants se sentent brimés pour s’exprimer sur les enjeux qui leur importent, contrairement à ce qui s’est passé au Sommet de l’enseignement supérieur », mentionne-t-il.
Même si les porte-parole des organismes étudiants reconnaissent que la ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David, prête une oreille attentive aux discussions des organismes impliqués, ceux-ci souhaitent voir des chiffres réels, qui ne sont pas au rendez-vous pour le moment. « On souhaite un réel investissement dans l’éducation poindre dans le prochain budget », explicite le président de l’UEQ.
Comme le reste des collaborateurs aux États généraux, Hind Fazazi se tiendra à l’affût du rapport à venir. « Je suis très intéressée par ce qui sera retenu dans le bilan », souligne-t-elle. Simon Forest estime quant à lui que la campagne pour les élections provinciales de 2018 sera le moment critique pour faire la promotion du plan de match résultant de l’ÉGES.