«L’an dernier, des démarches ont été entamées par l’UdeM pour changer le processus d’appel d’offres afin que son offre alimentaire soit équitable », explique l’étudiant à la maîtrise en relations industrielles et membre du comité de travail de Montréal Équitable, Nicolas Turcotte-Légaré. La désignation Campus équitable certifie qu’un établissement offre du café, au moins trois choix de thé et un de chocolat issus du commerce équitable dans tous ses points de vente alimentaire (à l’exception des franchises indépendantes). « Si la FAÉCUM y met du sien, ça pourrait aller très vite », pense Nicolas.
De son côté, la FAÉCUM affirme avoir toujours appuyé les cafés dans leurs démarches, notamment en les informant de l’existence du projet de certification, ainsi que des produits équitables disponibles. « La plupart des cafés respectent les critères depuis plusieurs années déjà, explique le secrétaire général de la FAÉCUM, Nicolas Lavallée. Toutefois, la FAÉCUM ne peut pas obliger un café à choisir un produit plutôt qu’un autre. » Il précise par ailleurs qu’un programme d’achats regroupés de chocolat en vrac a été mis en place, afin de baisser les prix de ces produits équitables sur le campus.
Selon une liste compilée par Nicolas Turcotte-Légaré et dont Quartier Libre a obtenu la copie, actuellement, cinq cafés étudiants sur 26 respectent tous les critères équitables. Par ailleurs, seuls deux n’offrent pas de café équitable, et tous ont intégré au moins un produit équitable dans leur offre.
Pour sa part, le coordonnateur au développement durable de l’UdeM, Stéphane Béranger, affirme que les critères menant à la désignation sont respectés concernant les comptoirs institutionnels. « C’est une volonté du Comité du développement durable, et nous en avons d’ailleurs discuté lors de la dernière réunion à l’automne », précise-t-il. Toutefois, si c’est à l’Université de demander la certification en son nom, elle ne peut pas l’obtenir tant qu’elle n’aura pas confirmé qu’une majorité des cafés étudiants respecte les critères.
Une offre à la hausse
« Offrir des produits équitables est à la fois une décision idéologique et d’affaire », pense l’étudiant à la maîtrise en philosophie et gérant adjoint du café La Retenue, Jérôme Gosselin-Tapp. Son établissement est en négociation afin de proposer du café équitable, seul critère manquant pour se conformer aux normes.
« Les coûts des produits biologiques et équitables sont toujours plus élevés, mentionne le gérant du Café Acquis de droit, Marc-André Patoine. Toutefois, en travaillant avec d’autres cafés, coopératives et organismes, nous pensons pouvoir obtenir des rabais de groupe et maintenir des prix raisonnables. » Pour le moment, son établissement offre du café équitable et régulier, mais aucun thé ou chocolat équitable.
À ce jour, aucune date n’a été avancée pour obtenir la désignation Campus équitable. « L’Université sait que cette norme est relativement peu exigeante, considère Nicolas Lavallée. C’est dans ce contexte que le Comité du développement durable de l’UdeM a recommandé que le campus se penche sur une désignation plus exigeante : la STARS. » Cette dernière est octroyée au terme d’une évaluation selon près de 150 critères mesurant les réalisations durables.