Culture

Chaque style de danse apporte quelque chose, de façon à créer un esprit, une ambiance. – Chloé Lefebvre, danseuse (au centre) (Crédit photo : Pascal Dumotn)

Ceci n’est pas de la confiture : Alors elles dansent

Diplômée de l’UQAM en danse contemporaine depuis 2010, Raphaëlle Perreault passe de l’autre côté de la barrière et enfile le costume de professeure et chorégraphe pour les dix danseuses de la troupe Danse Université de Montréal (DUM). La troupe dévoilera le fruit de son travail dans le spectacle de danse contemporaine Ceci n’est pas de la confiture du 30 mars au 1er avril au Centre d’essai de l’UdeM.

Chaque style de danse apporte quelque chose, de façon à créer un esprit, une ambiance. – Chloé Lefebvre, danseuse (au centre) (Crédit photo : Pascal Dumotn)

Sur scène, les interprètes danseront vêtues d’un habit de peintre qui cache leurs courbes et qui les rend difficilement reconnaissables. « Au fur et à mesure que la pièce avance, on les reconnaît de plus en plus. Les interprètes se détachent de leur costume pour laisser libre cours à leur corps », dévoile Raphaëlle Perreault.

La chorégraphe estime que « l’expression corporelle est assez puissante pour être reçue telle quelle, sans qu’elle ait besoin d’être analysée ». Pour le fil conducteur du spectacle, elle a donc choisi de ne suivre ni dramaturgie ni narration, mais seulement une image, celle du temps qui passe en apportant ses changements imperceptibles qui, à la longue, laissent une trace. «C’est comme ses ongles qu’on ne voit pas pousser. On se réveille un matin et l’on doit les couper », résume-t-elle.

C’est autour d’un jeu entre les danseuses que le spectacle se construit. Un jeu qu’elles appellent, dans leur jargon, «le grand jeu de l’horloge grand-père». «Ce sont les aiguilles d’une montre qu’on voit défiler, mais aussi morceler par des sections dansées, des sections de déplacement. On a déconstruit le phénomène du tic-tac», explique Raphaëlle Perreault qui espère piquer la curiosité du public avec ce jeu dont il ne connaît pas les règles.

Cultiver sa singularité

Chloé Lefebvre, une des danseuses de la troupe DUM, explique que les danseuses proviennent toutes de courants différents . Quant à Mme Lefebvre, elle fait de la danse classique avant de s’intéresser à la danse contemporaine. «Quand on danse en tant que groupe on reste en unité. Mais chaque style apporte quelque chose, de façon à créer un esprit, une ambiance, explique-t-elle. Nous sommes amenées à participer à la création de la chorégraphie. Ce n’était pas simplement Raphaëlle qui nous disait quoi faire.»

La chorégraphe raphaëlle Perreault conduit ses danseuses à la manière d’un chef d’orchestre (Crédit photo : Pascal Dumont).

Raphaëlle Perreault acquiesce. «Dans le travail que je fais avec la troupe, l’idée est d’avoir une proposition d’ensemble, d’avoir une identité de groupe, tout en s’assurant que les danseuses aient leur propre personnalité, précise-t-elle. On crée une atmosphère de travail solide à partir de nos différentes personnalités pour arriver à un produit qui nous ressemble. »

La chorégraphe conduit ses danseuses à la manière d’un chef d’orchestre : chaque danseuse a sa propre partition, mais ensemble elles jouent en harmonie. «J’aime penser que les danseurs peuvent être des notes sur une portée. Pour arriver à un mouvement d’ensemble, j’aime savoir où les notes sont placées, à quel moment on arrivera à un choeur, à un solo, à un mouvement plus crescendo », image-t-elle.

Voilà une approche ludique, estime Chloé Lefebvre, qui participe à l’expérience DUM pour une deuxième année. «Raphaëlle joue beaucoup avec le rythme, c’est vraiment différent de ce que j’avais fait auparavant», affirme la danseuse. Les trois représentations de Ceci n’est pas de la confiture clôturent un travail soutenu de six mois de pratique à raison de six heures par semaine.

Centre d’essai de l’UdeM, 6e étage du Pavillon J.-A. De Sève, 2332, boulevard Édouard-Montpetit. Vendredi 30 mars à 20 heures, samedi 31 mars à 20 heures, dimanche 1er avril à 14 heures.

 

À propos de Raphaëlle Perreault

Originaire des Laurentides, Raphaëlle Perreault a étudié la musique et le solfège. Une discipline qu’elle a abandonnée, mais qui marque profondément sa démarche artistique. Au cégep, elle suit une formation en communication et, par la suite, entame un baccalauréat en littérature. «J’étais tellement loin du mouvement, confie-t-elle. J’étais dans une activité passive au sens physique ; le besoin de retourner à la danse s’est fait fortement ressentir.»

Elle choisit alors d’étudier la danse contemporaine à l’UQAM et se fixe l’objectif d’intégrer le volet création. «Ce qui m’intéressait dans la danse contemporaine, c’est la possibilité de développer sa propre signature chorégraphique. Je voulais me connaître comme danseuse, voir où je me dirigeais », commente Raphaëlle Perreault.

Depuis la fin de ses études, la danseuse a chorégraphié deux spectacles, CHORUS et ATTRIBUTS, et a travaillé comme interprète. Elle travaille également comme agente de développement pour trois compagnies de danse montréalaise.

Partager cet article