Volume 18

Catastrophe nucléaire

Les catastrophes technologiques ont elles aussi leurs échelles. Dans ce domaine, l’accident nucléaire de la centrale de Fukushima 1 est la principale conséquence du séisme du 11 mars, qui a également détruit ou endommagé d’importantes installations industrielles, dont six des 27 raffineries du pays.

 

Initialement considéré comme de niveau 4 (accident de conséquences locales avec des rejets mineurs) par les autorités japonaises, il a été réévalué à 5 par ces mêmes autorités et à 6 (accident grave avec rejets significatifs) par la France, les États-Unis et la Finlande.

 

La gravité d’un accident nucléaire est mesurée par l’International Nuclear Event Scale (INES, ou échelle internationale d’événement nucléaire). Elle comporte 8 niveaux (de 0 à 7) qui vont de la simple déviation sans incidence sur la sécurité jusqu’à une « dissémination majeure de matériaux radioactifs avec des conséquences environnementales et sanitaires étendues réclamant la mise en oeuvre de contre-mesures planifiées et prolongées ».

 

La cote d’un accident nucléaire est la note maximale obtenue par l’événement dans les trois champs suivants : impact sur site, impact hors site, dégradation des systèmes de protection du coeur du réacteur. Les effets d’une contamination radioactive se manifestent en grande partie à long terme. L’échelle d’un accident nucléaire est donc généralement attribuée plusieurs années après les faits. La question du classement de Fukushima est ainsi prématurée, d’autant que la situation sur site n’est pas encore maitrisée.

 

La genèse de la crise

 

Comme le prévoit la procédure en cas de séisme, les réacteurs nucléaires ont correctement été stoppés. Mais l’inertie du système fait que le combustible continue à émettre de la chaleur plusieurs semaines après l’arrêt de la réaction en chaîne.

 

Or, la secousse sismique et le tsunami qui ont suivi ont coupé l’alimentation électrique les systèmes de refroidissement et détruit les groupes électrogènes de la centrale. Devant la montée de la pression dans les réacteurs, il a fallu procéder à des relargages gazeux dont l’hydrogène a explosé au contact de l’air.

 

Pour l’instant, les émissions de radioactivité sont dues à ces dégazages intentionnels, à l’évaporation des piscines de stockage du combustible usagé et à des fuites d’origine incertaine (destruction partielle de la barrière de confinement par les explosions d’hydrogène ou la fusion du coeur).

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