Société-Monde

Cap sur la COP22

«L’an passé, il y a eu un grand pas dans les négociations sur les changements climatiques , constate l’étudiante au certificat en gestion de projet à HEC Salma Lahmadi et membre de la délégation CAP COP22, composée de jeunes entrepreneurs et d’étudiants internationaux. Cette année, on ne parlera pas d’un autre accord, mais d’actions à mener pour atteindre ces objectifs-là ». L’étudiante s’intéresse à rendre les villes plus intelligentes et efficientes en énergie. « C’est vraiment important parce que c’est un environnement dans lequel on vit tous les jours », explique-t-elle.

Les conférences organisées en parallèle des négociations sont une occasion pour elle et les autres jeunes d’apprendre, mais aussi de tisser des liens avec les organismes, les chercheurs et les entreprises du monde entier. Les membres de la délégation CAP COP22 ont d’ailleurs obtenu une accréditation pour la zone verte de la COP22 (voir encadré). « J’avais un grand intérêt à participer à la COP puisqu’il y aura beaucoup de discussions et de conférences sur mon sujet de recherche [NDLR : l’adaptation aux changements climatiques] », indique le candidat à la maîtrise en science de l’environnement à l’UQAM Rémi Lacasse. Il s’intéresse à l’évolution des modes de raisonnement sur les changements climatiques, à travers les politiques publiques et les médias notamment. « L’idée de la délégation c’est de faire comprendre que les jeunes aussi ont leur mot à dire, on est la prochaine génération et l’on veut pouvoir contribuer », indique Rémi.

Une conférence symbolique

Le professeur invité au Département de science politique de l’UdeM Mark Purdon spécifie toutefois que les institutions internationales ont des capacités limitées à imposer des règlements. « L’accord de Paris reflète la reconnaissance de cette réalité politique, aucun pouvoir n’existe pour forcer un pays à respecter ses engagements », énonce-t-il. M. Purdon insiste sur le fait que les accords internationaux ont surtout une importance sur le plan symbolique. « On ne trouvera pas les solutions concrètes avec l’ONU, le processus décisionnel est beaucoup trop long », indique le professeur.

Rémi Lacasse ajoute que les politiques locales sont toutes aussi importantes que la politique internationale. « C’est d’ailleurs une des qualités de l’accord de Paris, car il met l’accent sur les pays », dit-il. La COP22 permettra donc d’établir la mise en application de différents principes de l’accord de Paris, mais ce sera aux pays d’atteindre leurs propres objectifs de réductions de gaz à effet de serre. « On attend une plus grande participation de la part des États », conclut l’étudiant. Rémi ainsi que M. Purdon pensent que ce qui poussera les États à mettre en œuvre un plan d’action à la suite de la COP22 est l’esprit de collectivité qui a été créé grâce à l’accord de Paris.

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