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Pascal Martinolli est titulaire d’un DESS en sciences de l’information du Conservatoire national des arts et métiers de Paris. Photo : Benjamin Parinaud.

Bonne réputation

Quartier Libre : Pouvez-vous décrire le schéma (ci-dessous) que vous avez conçu ?

Pascal Martinolli : J’ai indiqué les principales étapes à prendre en compte pour gérer son profil de chercheur et sensibiliser à tous les aspects d’une présence en ligne : CV, dépôt institutionnel, identifiants de chercheurs, etc. Je l’utilise dans mon séminaire et, comme je l’ai déposé en libre accès, de nombreuses personnes peuvent l’utiliser librement, voire m’aider à l’améliorer. En proposant un rôle davantage proactif au chercheur, je l’invite à avoir plus de contrôle sur son empreinte électronique et donc sur ses profils, ses dépôts de recherche et ses démarches sur les réseaux sociaux.

pascalmartinolli

Q.L. : Quels sont les avantages pour un jeune chercheur ?

P.M. : La voie royale pour faire connaître sa recherche reste la publication dans des revues à comité de lecture et la citation de ses travaux. Cependant, c’est souvent un saut majeur qui n’arrive que tard dans le cheminement de recherche. Il est possible pour un jeune chercheur de commencer à se construire une réputation avec des choses simples comme la gestion de ses profils en ligne ou le fait d’écrire des billets de blogue sur son sujet de recherche. C’est comme si le be visible or vanish (sois visible ou disparais) s’était ajouté au classique publish or perish (publier ou périr).

De plus, la valorisation de la démarche de vulgarisation et la prise de position dans l’espace public sont devenues des aspects émergents d’une présence de qualité en ligne. Cette visibilité est souvent orientée vers un meilleur partage de la recherche.

 

Q.L. : Qu’est-ce qui a motivé votre démarche ?

P.M. : Depuis quelques années, nous insistons sur la gestion de profil et d’identité en ligne des jeunes chercheurs, car à candidature égale entre deux chercheurs, cela peut faire, à la marge, une réelle différence positive. Souvent, les bases ne sont pas connues aux cycles supérieurs, comme avoir un compte OrcID, réclamer ses publications avec Google Scholar, la valeur des altmetrics, etc. Ce sont de petites choses qui peuvent avoir une influence sur la renommée ou la médiatisation des recherches.

Q.L. : Quels défis et enjeux présentent les réseaux sociaux pour un nouveau chercheur ?

P.M. : Le principal enjeu, selon moi, est de leur faire comprendre comment gérer leurs droits d’auteurs avec les revues et les plateformes de réseautage (ResearchGate ou Academia). Là encore, des choix mal informés peuvent conduire à la perte de réputation ou à la perte de contrôle sur ses publications. Il y a aussi la question du temps investi en ligne, qui ne doit pas empiéter sur la recherche, mais aussi la confidentialité et la responsabilité. C’est toute une démarche de discernement à construire avec son directeur de recherche et ses pairs.

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