Culture

(Crédit photo: New York World Telegramm)

Bird continue de faire son nid

Charlie Parker est un saxophoniste incontournable du jazz. Tous les étudiants en jazz se doivent de passer par sa musique. Un cycle de conférences données par l’animateur de Quand le jazz est là à Espace Musique, Stanley Péan pour les Belles Soirées de l’UdeM, les 31 octobre, 7 et 14 novembre prochains. Il viendra parler de l’influence encore bien réelle de celui que l’on surnommait Bird.

« Charlie Parker m’influence parce que j’étudie le jazz, et il influence tous les musiciens qui travaillent le jazz, affirme le saxophoniste du Big Band de l’UdeM Aurélien Tomasi. Parker a est reconnu comme un des plus grands instrumentistes jazz de tous les temps. « Ce cycle de conférences a pour but de passer en revue Charlie Parker, de savoir d’où il vient, mais aussi ce qui l’a influencé », confie Stanley Péan.

Au-delà de sa musique, Parker est un personnage mythique, une légende. « Il est digne de la littérature. D’ailleurs, Clint Eastwood en a fait un film : Bird, rappelle-t-il. Il a connu un destin tragique. » Charlie Parker n’a pas connu une vie de tout repos : héroïnomane depuis son adolescence, il a même été interné dans un hôpital psychiatrique avant de mourir à 35 ans.

L’initiateur du be-bop

Charlie Parker est essentiel à connaître en jazz, sur lequel il a eu une influence incontournable. « C’est un des maîtres fondateurs du mouvement be-bop, un style de jazz qui a évolué entre 1940 et 1950 », confie le professeur d’histoire du jazz à l’UdeM, Reno de Stefano. Avec le swing, mouvement précédant le be-bop, le jazz était facile à comprendre, on dansait dessus. « Le be-bop était plus intellectualisé, on s’asseyait et on en écoutait la complexité », raconte Stanley Péan.

Reno de Stefano explique aussi l’importance du trompettiste Dizzy Gillespie, qui était dans la même mouvance que le Bird. « Avec lui, il avait trouvé une partie de son âme, dit-il. Parker et Gillespie étaient des révolutionnaires et des avant-gardistes. » Mais être avant-gardiste n’est jamais chose facile. « Ils voulaient sortir du ronron du swing et certains leur ont reproché de faire de la musique savante, rébarbative et moins facile à comprendre », raconte Stanley Péan.

Pour l’animateur, Parker était un maître de l’improvisation. « À l’écoute de ses enregistrements, on découvre que sur un même thème, s’il fait 4 prises, l’improvisation est toujours différente, relate-t-il. Charlie Parker n’était pas quelqu’un qui se répétait. » Le saxophoniste est un musicien clé dans l’évolution de l’improvisation comme mode de composition, croit M. de Stefano. « Pour la première fois dans l’histoire du jazz, l’art évolue vers un art de composition, explique-t-il. Le be-bop était un art d’improvisateur : on jouait sur des formes déjà connues. À travers son jeu et sa technique incomparables, Parker a changé les cinquante dernières années. »

Une influence encore visible

Si Parker était influent de son vivant, qu’en est-il de son influence sur le jazz actuel? « On ne peut pas dire aujourd’hui que les musiciens sont influencés directement par Parker, insiste M. de Stefano. C’est indirectement seulement. » Toutefois, il est un passage obligé pour tous les saxophonistes. « Il est difficile de lui échapper », reconnaît M. Péan. Aurélien Tomasi confirme ses dires. « Enfant, tu étudies Parker, dit-il. C’est la première étape de l’intellectualisation du jazz. »

Après sa mort, Charlie Parker a continué de marquer les esprits. « Il y avait un fantôme de Bird, raconte Reno de Stefano. Dans le métro new-yorkais, on pouvait lire des inscriptions telles que “Bird Lives”. » Aujourd’hui encore, il continue de hanter le jazz.

Bird et le be-bop • 31 octobre – 19h30
Grandeurs et déchéances • 7 novembre – 19h30
Les disciples • 14 novembre – 19h30
Pavillon 3200 rue Jean Brillant

Concert Hommage à Charlie Parker
par le Cameron Wallis Quintet
24 novembre
Upstairs Jazz Bar & Grill

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