Battez-vous!

Rédactrice en chef de Quartier Libre de 2007 à 2008, Rachelle McDuff est aujourd’hui directrice de l’information au quotidien gratuit Métro. Pour Mme McDuff, il faut être audacieux et curieux pour pouvoir percer dans le domaine.

Pour Rachelle McDuff, le journalisme est une question d’ouverture sur le monde. «Ce qui m’a amenée au journalisme, c’est ma curiosité, mon envie de tout connaître », assure-t-elle. Alors étudiante en journalisme à l’UdeM, elle décide de s’impliquer à Quartier Libre afin de mettre en pratique ses connaissances.

Selon l’actuelle directrice de l’information au quotidien Métro, écrire dans un journal étudiant semblait une évidence. « Je me disais que je ne percerais jamais dans le journalisme si je ne commençais pas immédiatement à écrire dans un journal. Je ne comprends pas les journalistes en devenir qui ne participent pas aux journaux étudiants, c’est une superbe occasion! » C’est à travers des critiques d’albums que Rachelle McDuff est entrée dans l’univers de Quartier Libre. «Je me souviens de ma première critique, raconte Mme McDuff, j’étais tellement stressée que je l’ai relue 100 fois, au final je l’ai envoyée et la chef de pupitre l’a adorée.»

Apprendre sur le tas

Après avoir affiné son expérience dans les différentes sections du journal, Rachelle McDuff devient à l’automne 2007 la nouvelle rédactrice en chef du journal. À l’époque, le poste regroupe les tâches de rédacteur en chef, mais aussi de directeur du journal. « Quand j’ai commencé, je ne savais rien, avouet- elle. Je devais m’occuper du budget, mais je n’avais aucune idée comment en faire un.» Rachelle se souvient avoir été une rédactrice en chef proche de ses journalistes, avec l’envie permanente de les aider. La directrice de l’information n’oublie pas sa phobie des éditoriaux. « C’était ma hantise, je trouvais qu’à mon âge je n’avais pas assez d’expérience pour donner mon avis sur des choses importantes », admetelle.

Par la suite Rachelle McDuff a fait beaucoup de remplacements à Radio-Canada. « Au bout d’un moment, il faut payer son loyer», affirme-t-elle. La journaliste profite alors de l’émergence du web et de la création de nouveaux postes au journal Métro pour devenir la directrice de l’information. En poste depuis deux ans, ce rôle de cadre lui plait, mais, selon elle, il l’éloigne du journalisme.

« L’écriture me manque, admet-elle. Je fais des critiques d’albums pour le journal, mais seulement parce que c’est court et que ça ne me prend pas trop de temps. » Elle précise qu’elle ne regrette pas son choix.

Ambiguïté journalistique

Rachelle McDuff reproche aux journaux un manque de distinction entre le journalisme d’opinion et le journalisme d’enquête. À son avis, il n’est pas possible d’exprimer son opinion tout en se voulant être objectif. «Et avec internet, c’est encore pire !», ajoute-t-elle, en se référant aux nombreuses plateformes web offrant la possibilité de s’exprimer librement.

Pour la directrice de l’information, Quartier Libre peut se démarquer en abordant des sujets qui fâchent.« Sa force, c’est sa connaissance du campus, et il ne faut pas hésiter à enquêter, à oser, à gratter», suggère l’ancienne rédactrice en chef. «Quartier Libre est dans le feu de l’action ! », s’enthousiasme Rachelle McDuff.

Lorsqu’on la questionne sur le manque de postes dans le monde du journalisme, elle n’hésite pas une seconde. «C’est sûr que c’est pas mal saturé, mais il faut être audacieux et curieux. Il faut se bouger.» Selon elle, le travail paye toujours. Rachelle McDuff insiste sur l’importance de s’impliquer. «Que ce soit dans le journal étudiant ou bien dans la radio communautaire, trouvez votre propre voie. » «Déniaisez-vous ! Si tu restes les bras croisés, tu n’y arriveras jamais », lance-t-elle à l’attention des jeunes journalistes.

Elle ne retient que du positif de son implication à Quartier Libre. Le journal lui a permis de faire ses premiers pas dans le métier et d’acquérir de l’expérience importante avant d’affronter le monde professionnel. «Je suis vraiment fière d’avoir travaillé pour Quartier Libre», affirme l’ancienne rédactrice en chef.