Culture

Avec un sourire, la réalisation !

« L’OCQ, c’est bien plus large que juste les ateliers, explique le doctorant et chargé de cours au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques, Jean-Sébastien Houle. On organise des conférences, des activités avec des cinéastes et des critiques, afin de discuter du milieu du cinéma au Québec. On fait le lien entre le milieu universitaire et le milieu pratique. » Il ajoute que les coordonnateurs de l’OCQ lui ont proposé d’animer l’atelier et qu’ils lui ont également suggéré de faire intervenir Alexandre Chartrand, dont il ne connaissait pas l’œuvre jusqu’à tout récemment.

M. Chartrand explique qu’il a dû apprendre à réaliser ses films de façon indépendante et débrouillarde, dès le début de sa carrière. « Le titre de travail de mon premier film, La Planque, était d’ailleurs “DIY” [do it yourself] au moment du tournage, se souvient-il. Tout le monde disait que les films indépendants ne se faisaient pas au Québec. Mais on a tout fait nous-mêmes. »

Hommage à la Catalogne

Le cinéaste dit s’intéresser à la question catalane depuis 2008, soit un an après l’ouverture du cycle d’études catalanes du Département de littératures et de langues du monde de l’UdeM, où il a suivi des cours. « Vers 2013, ça commençait à lever en Catalogne, précise-t-il. Je connaissais déjà bien le catalan à l’époque et je lisais les journaux catalans. Quand Artur Mas [président de la généralité de Catalogne à l’époque] a annoncé qu’il allait faire un référendum en 2014, j’ai commencé à monter un premier projet de film, qui est devenu Le peuple interdit. »

 

Madrid et la police nationale espagnole avaient tenté par tous les moyens d'empêcher la tenue du référendum sur l'indépendance catalane, le 1er octobre 2017. L'urne électorale est donc devenue un symbole de la revendication démocratique catalane.
Madrid et la police nationale espagnole avaient tenté par tous les moyens d’empêcher la tenue du référendum sur l’indépendance catalane, le 1er octobre 2017. L’urne électorale transparente est donc devenue, pour le mouvement pro-indépendance, un symbole de revendication démocratique.

 

Combat de tous les instants

Selon M. Chartrand, réaliser des films indépendants au Québec s’apparente souvent à un parcours du combattant. « Ce n’est pas nécessairement facile, même s’il y a parfois des bons coups, déplore-t-il. C’est un combat de tous les instants, de faire du cinéma au Québec. » Puisque l’atelier de l’OCQ s’adresse avant tout aux étudiants en cinéma, le réalisateur espère donc leur prodiguer quelques bons conseils afin de réussir leur entrée dans le milieu. « Le mot d’ordre de mon type de création, c’est l’impulsivité, souligne-t-il. Il faut aller avec l’impulsion du moment, et que l’équipe soit capable de suivre. Il ne faut pas que ce soit un gros paquebot impossible à manœuvrer. »

Jean-Sébastien prévoit une discussion d’au moins une heure avec le cinéaste, mardi soir, afin que les étudiants puissent poser toutes les questions qu’ils souhaitent. « Je vais révéler tous mes secrets », promet pour sa part M. Chartrand. L’événement se tiendra le 3 décembre de 16 h 30 à 19 h, à la salle C-3061 du Carrefour des arts et des sciences, au pavillon Lionel-Groulx.

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