Dans les corridors de leur cégep, Maude, Joshua, Jasmine, Xavier et Mathis rêvent déjà du temps où ils fouleront les marches de leur nouvelle université. Ils espèrent, en premier lieu, que d’ici leur inscription, le masque de procédure ne sera plus obligatoire. Qu’ils pourront, somme toute, vivre leur jeunesse durant leurs études universitaires, faire la fête, cette fois sans l’ombre d’une inquiétude au cœur d’une foule survoltée. Que leurs cours leur plairont, que leurs professeurs et leurs professeures seront inspirants, que leur parcours les mènera à une belle carrière, au même titre que nombre de leurs prédécesseurs et prédécesseures à l’UdeM : l’astrophysicien Hubert Reeves, par exemple (et pourquoi pas ?), le réalisateur Jean-Marc Vallée, la pianiste Alexandra Stréliski, l’entrepreneur social Fabrice Vil…
L’un de leurs professeurs leur a aussi récemment parlé du musicien Bruce Xiaoyu Liu, qui a remporté le Concours international de piano Chopin le 20 octobre dernier, ou encore de la diplômée en médecine de famille Claudel Pétrin-Desrosiers, qui fait partie depuis le 25 octobre dernier des lauréates du prix Top 100 du Conseil canadien de la diversité de WXN et se classe ainsi parmi les 100 femmes les plus influentes du Canada…
« Portés par… » l’écologie, le sport, la musique, la vie…
Maude, très engagée sur le plan de la transition écologique, inspirée depuis des années par la militante suédoise Greta Thunberg, compte bien poser, à l’université tout comme chez elle, des gestes concrets pour ne pas alourdir son empreinte carbone : composter ses biodéchets simplement et dans n’importe quel pavillon, se rendre facilement à vélo sur le campus, avoir accès à des tasses réutilisables un peu partout pour éviter le tout jetable, se procurer des livres usagés, acheter des produits en vrac… Bref, elle espère qu’à l’université, son engagement pourra aller bien au-delà du fait de jeter sa canette dans une poubelle de tri, et se mobilisera d’ailleurs possiblement auprès d’un regroupement étudiant écologique, comme les Éco-Leaders.
Jasmine, quant à elle, aurait plutôt tendance à vouloir s’impliquer sur le plan sportif à l’université, en particulier au sein du club de triathlon. Beaucoup de défis à venir, auxquels elle rêve déjà. Elle a entendu parler de la nouvelle ligue de flag-football féminin à l’UdeM, et trouve cette initiative particulièrement inspirante. Joshua, pour sa part, souhaiterait s’inscrire dans un programme de baccalauréat en travail social, et pourquoi pas, suivre le parcours de Jeanne Dagenais-Lespérance, une étudiante très impliquée dans différentes causes, au niveau communautaire. Xavier est un passionné de musique émergente et rêve de rejoindre l’équipe de CISM, qui fête ses 30 ans d’existence sur les ondes FM, pour lui proposer une émission d’un genre nouveau.
Mathis, lui, ne rêve pas d’un engagement en particulier : se faire de nouveaux amis, s’entraider, s’amuser aussi et construire une nouvelle étape de sa vie en se spécialisant dans la discipline de son choix sont déjà de bien beaux projets qu’il lui tarde de réaliser. Si Maude, Joshua, Jasmine, Xavier et Mathis ne sont que fictifs, leur envie de vivre l’université à leur manière est à l’image de toute la communauté de l’UdeM : un étudiant ou une étudiante, mille possibilités de vivre son cursus et tout autant d’histoires à raconter dans les pages de Quartier Libre.
Quel monde pour demain ?
Le plus difficile est peut-être encore de choisir la bonne université. À chaque campus sa stratégie et ses moyens de communication. L’UdeM, à travers sa nouvelle campagne de notoriété lancée le 27 septembre dernier, dont le thème est « Portés par le monde », mise sur l’esprit de communauté, notamment pour attirer de futurs étudiants et étudiantes. Un message qui fonctionne, selon le responsable du programme de certificat en publicité et communication créative à l’UdeM, Sylvain Desrochers, qui estime que cette campagne démocratise l’Université. Difficile, sur les abribus de la ville, de manquer les nombreuses affiches représentant des membres de la communauté étudiante portant des vêtements (hoodies, tee-shirts) à l’effigie de l’UdeM. Si certains étudiants et étudiantes trouvent que cette campagne dégage une forme de « marchandisage » et donne l’impression de mettre en avant une marque de vêtements, d’autres jugent qu’elle est effectivement une manière de renforcer le sentiment d’appartenance à une communauté.
Plus de 67 000* étudiants et étudiantes, plus de 67 000 façons de vivre son université, plus de 67 000 interprétations possibles… En espérant que ceux et celles qui façonneront le monde de demain seront « portés par » l’envie d’un monde plus humain, plus résilient, plus solidaire, plus drôle, loin de la surconsommation, de l’égocentrisme et des égoportraits, des dérives des réseaux sociaux… Peut-être, qui sait, arboreront-ils ou elles fièrement leur chandail d’occasion, pour favoriser l’économie circulaire et tendre pas à pas vers un monde plus durable.
*Nombre incluant l’UdeM, HEC Montréal et Polytechnique Montréal.