Volume 22

Planifier ses repas à long terme demeure la meilleure façon d'éviter le resto et ses factures salées.
Crédit : Isabelle Bergeron

As-tu ton lunch ?

« Chaque année, c’est mon objectif de préparer mes lunchs, mais je n’ai encore jamais réussi », avoue l’étudiante en droit Maxime Rondeau. Selon elle, une mauvaise organisation jumelée à une touche de paresse explique ses échecs consécutifs.

« Planifier ses repas et faire l’épicerie pour avoir tous les ingrédients sous la main, c’est la première étape pour arriver à cuisiner», soutient la directrice du centre de référence sur la nutrition de l’UdeM Extenso, Nathalie Jobin.Pour les gens pressés, elle ajoute qu’il est pratique de préparer de grosses quantités «Un gros chaudron de chili avec une belle variété de légumes et des légumineuses, c’est très simple à préparer et ça se congèle bien», précise-t-elle.

Pour l’étudiante en droit Christine Brosseault, préparer ses repas du midi est devenu une habitude bien ancrée dans son quotidien. «Je cuisine toujours un peu plus le soir pour avoir des restes le lendemain ou je me prépare desplats à l’avance, souligne-t-elle. C’est plus sain et je sais que j’économise beaucoup d’argent.»

Malgré les avantages de la cuisine maison, il n’est pas aussi simple pour tout le monde de se mettre aux fourneaux. «Je n’aime pas vraiment cuisiner, alors j’ai l’habitude d’acheter des plats préparés à l’épicerie, admet l’étudiante au certificat en publicité Chloé Canuel. Il y a longtemps que je veux suivre des cours,mais je n’ai jamais pris le temps de m’inscrire.»

La force du groupe

Les cuisines collectives présentes dans la majorité des quartiers de Montréal offrent une solution pour les étudiants qui sont moins habiles en cuisine. «Dans les ateliers, les participants apprennent les techniques de bases comme comment bien couper les oignons et aussi comment adapter une recette avec les ingrédients qui sont disponibles », explique l’animatrice aux Cuisines collectives du Grand Plateau, Lia Chiasson.

Jumelés en groupe de six, selon leur budget ou leurs restrictions alimentaires, les participants se rencontrent une fois par mois pour préparer une quarantaine de plats qu’ils congèlent. «En achetant en groupe et en surveillant les spéciaux, les plats reviennent à 1,50 $la portion. C’est donc beaucoup plus abordable que la nourriture déjà préparée », remarque Mme Chiasson.

Apprendre à cuisiner offre aussi une autonomie aux participants lorsqu’ils retournent à la maison, selon l’animatrice. «Souvent, ils réalisent que c’est beaucoup plus simple que ce qu’ils pensaient de préparer une soupe, unepâte feuilletée ou même des plats encore plus élaborés, estime Lia Chiasson. Ils partent de la cuisine avec des plats, mais aussi avec plus de confiance en eux.»

La directrice d’Extenso, Nathalie Jobin, estime qu’il n’y a pas de recette magique pour se motiver à cuisiner. Néanmoins, devant les nombreux avantages que confèrent les plats maisons, les sceptiques qui se mettent à la cuisine seront rapidement convaincus. «Les sommes économisées sont considérables et en choisissant soi-même les ingrédients qu’on met dans les plats, ces derniers sont beaucoup plus santé», assure la nutritionniste.

Le temps, c’est de l’argent

Entre les cours et les travaux à terminer, les pauses sont des moments précieux dans la journée des étudiants. «Avec mon lunch, j’économise beaucoup de temps le midi, indique Christine Brosseault. En apportant des plats froids, je n’ai pas à courir au resto ou à faire la file devant le micro-ondes et je profite bien de ma pause.»

L’étudiante affirme qu’elle compte tenir son pari de préparer ses repas pour toute la durée de la session. En plus d’avoir développé l’habitude de le faire, c’est aussi le goût de ses propres plats qui la motiveront à prendre le temps de remplir sa boîte à lunch tous les matins.

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