Volume 18

Ardeurs à flot

Sage bizutage

Encore enivrée par l’air iodé des embruns du large, je pousse la porte du village académique udemien. Un séduisant lapin me salue. Pendant la pause café, un petit cochon rose vit une discussion animée avec un ventripotent canard sans bec. Aux toilettes, je me lave les mains entre deux poulets (poulettes ?). Il fallait s’y attendre, les animaux ont envahi le campus pour piller des tonnes de matière grise. C’est à ce moment de mes considérations orwelliennes que la relation de cause à effet s’est profilée dans mon cerveau. C’est la période des initiations !

La tendance générale observée depuis quelques années se maintient. Le maître mot en matière d’initiations : modération. Sans fontaine de vomi, cette année encore, le rite de passage s’effectuera en douceur. Pour contrer la mauvaise presse et les scandales narrant les comas éthyliques d’étudiants bizutés, la FAÉCUM avait même imprimé un guide de bonne conduite. Plus question d’humiliations, de tartinage à la mélasse ni de vente d’alcool après 18 heures sur le campus. Notre journaliste Samuel Mercier, parti enquêter sur les lieux (p.5), est revenu bredouille de scoop et un brin nostalgique: «Les initiations, c’est vraiment plus ce que c’était.»

Peut-on sciemment adoucir cette pratique ancestrale et par essence trash ? Votre avis nous intéresse, lecteurs, et un sondage à ce sujet vous attend sur notre site Internet flambant neuf (www.quartierlibre.ca). Peut-être serez-vous partisans du « oui, et mon foie vous remercie », ou du « non, une initiation contrôlée, c’est comme un grilled cheese sans fromage, ça se peut pas ». Ou peut-être que, comme moi, vous choisirez la troisième option : « Les ini-quoi ? J’ai bien reçu l’invitation, mais mon réveil n’a pas sonné ce jourlà. »

Cela était donc un non-coup de gueule. C’est la rentrée, pas d’excès de zèle inutile.

Cocasse audace

Autant vous prévenir tout de suite. Cette année, une belle brochette de trouble-fête vont s’incruster dans les pages de votre journal pour importuner vos neurones. Ces chroniqueurs osent penser qu’ils vous intéresseront en vous faisant découvrir leurs passions respectives. L’expert-conseil Jean-Simon Fabien ose vous faire croire qu’il est indispensable à votre survie universitaire (p.9). La designer Andréanne Milette ose disséquer un réveille-matin (p. 17). Le geek Grégory Haelterman ose prétendre que Montréal n’est pas si glamour en matière de jeux vidéo (p. 16). Le culturellement incorrect Jean-Pascal de La France ose s’extraire de la structure cinématographique actuelle et filme un gros plan sur sa peur (p. 18).

Oser, c’est leur droit. C’est le vôtre aussi. Quartier Libre aime beaucoup les graines de bonnes idées qui prennent le chemin de la boîte redac@quartierlibre.ca. Notre équipe a la main verte, elle vous aidera à les faire germer.

Moussaillon Breton

Enfin, nous voulions vous présenter Guy Breton. Un nouveau recteur dans une université cela n’arrive généralement que tous les dix ans (la tendance est au deux mandats de cinq ans). Pendant une heure, l’auto-proclamé capitaine Breton nous a parlé de son nouveau sport de prédilection depuis 3 mois : la navigation en eaux troubles.

Déréglementation des droits de scolarité, négociations avec les professeurs, financement des universités, il va y en avoir des dossiers délicats à gérer cette année. Et pas question de noyer le poisson ! Au lieu de hurler au requin, le très campussien Charles Lecavalier vous dévoile les positions de notre recteur en ce début d’année (p. 6 et 7). L’avenir de la session nous dira si le capitaine Breton ne nous a pas mené en bateau.

Mais pour l’instant le temps est au beau fixe, vent de force 8, paré à tribord ; jeunes matelots, embarquez pour une nouvelle année.

Partager cet article