Apprendre sans le savoir

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Par Etienne Galarneau
jeudi 12 avril 2018
Apprendre sans le savoir
(Photo : Wikimedia Commons | Arto Alanenpää)
(Photo : Wikimedia Commons | Arto Alanenpää)
J’ai connu peu d’enfants qui ont joué le rôle d’instituteur à la petite école avec leurs animaux en peluche dont le plaisir a continué lors de leur vraie entrée en classe. Rapidement, le sentiment que l’école et l’apprentissage sont ennuyeux les a envahis. Pour certains, il aura fallu un professeur allumé, qui veut contourner les règlements et quitter les sentiers battus pour raviver la flamme. D’autres n’ont jamais eu cette chance.

Il est important que ce déclic arrive tôt, puisque dans le monde universitaire, il est relativement rare d’apprendre des théories à l’aide d’un quiz ou d’un bricolage. En vient-on à oublier le plaisir d’apprendre et l’apprentissage par le divertissement ?

Des possibilités infinies

À l’ère des 60 images par seconde et des publicités mur à mur, on peut comprendre que notre intérêt s’éparpille. Nos sens sont surchargés et sont nourris à la restauration rapide. Les initiatives pour camoufler le savoir à travers des médiums ludiques comme le balado ou la revue littéraire sont louables. Plutôt que d’attendre que le public soit prêt et préfère s’instruire, on lui fait apprendre à son insu. Le ludique et le pédagogique se tiennent, main dans la main, en parfaite harmonie.

Les premiers signes de leur alliance sont simples, mais les prochains pourraient être plus audacieux encore. Pensez à cette série de jeu vidéo qui intègrent des personnages historiques et des plans de ville à l’échelle de l’époque où l’intrigue se déroule. La suite pourrait mettre en valeur des énigmes dont la clé est la connaissance de dates historiques.

Ou alors pensez aux jeux questionnaire à la télévision. Plutôt que d’inviter des vedettes de téléroman, des professeurs universitaires seraient conviés à répondre à des questions pointues concernant leur domaine. Gardez les animateurs vedettes de l’heure à la barre de ces programmes s’il le faut.

À la défense de la génération Passe-Partout

Il n’est pas surprenant que les considérations de transfert de connaissances soient mises de l’avant par les chercheurs d’aujourd’hui. Oui, on peut l’expliquer par l’accessibilité aux études supérieures et le nombre croissant de
cerveaux qui réfléchissent à ces enjeux. Je crois par contre qu’il fallait une génération qui a grandi avec des émissions éducatives pour repenser les manières de partager le savoir. Depuis l’enfance, on nous dit que l’apprentissage peut être ludique. Opposer ces deux idées nous est impensable!

J’ai peut-être répondu avec un sourire en coin et avec un remerciement à demi senti lorsque les amis de mes parents m’ont offert une copie d’un jeu d’Adibou à mon jeune âge. Par contre, je crois bien que cette initiative a porté ses fruits lorsque je réalise aux petites heures du matin que j’ai passé six heures à situer les capitales africaines sur une carte interactive prise en ligne.