Volume 20

Annulation de la hausse : Les universités dans l’expectative

Si les associations étudiantes se réjouissent de l’annulation de la hausse des frais de scolarité, les universités, elles, devront réaménager leur budget amputé. La question du « comment » reste à régler.

La porte-parole de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ), Chantal Pouliot, se désole de l’annonce de l’annulation de la hausse des frais de scolarité faite par Pauline Marois. «On attendait vraiment cet argent puisque les universités sont sous-financées depuis plusieurs années », affirme-t-elle. La porte-parole de l ’Uni v e r s i t é Concordia, Christine Mota, est du même avis. « Toutes les universités québécoises comptaient sur la hausse. »

La présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Martine Desjardins, jointe par téléphone, se montre sceptique. « J’ose croire que la majorité des universités avaient déjà prévu ce cas de figure, rétorque-t-elle. Pour la première année, la hausse ne représentait que 40 millions de dollars pour l’ensemble du réseau universitaire. Son annulation ne va donc pas créer un trou immense dans le budget des universités.» 

Attente des universités

À l’UdeM, on s’en remet aux nouvelles directives du gouvernement. «Le Ministère avait approuvé notre budget en avril dernier, alors c’est lui qui va devoir nous dire quoi faire avec le manque à gagner», explique le porte-parole de l’UdeM, Mathieu Filion. Selon lui, à l’heure actuelle, il est impossible d’établir de quelle façon le budget de l’université sera réaménagé. En attendant, l’UdeM a décidé de reporter l’envoi postal des factures des droits de scolarité de la session 2012. Dans un communiqué paru le 14 septembre, l’UdeM explique son choix par la volonté d’«éviter d’avoir à créditer les montants perçus en trop ou, pire, d’avoir à procéder à un coûteux deuxième envoi.» Les relevés de compte disponibles sur le Guichet étudiant en ligne, qui incluent la hausse des frais de scolarité, ne seront modifiés qu’une fois les directives du Ministère connues.

Mme Mota préfère également ne pas s’avancer. « La seule chose qu’on peut dire pour le moment, concèdet- elle, c’est qu’on ne va toucher ni au secteur académique ni aux services aux étudiants». Les étudiants ne seraient donc pas affectés par les éventuelles coupures budgétaires que Mme Mota évalue à 4 millions de dollars pour la première année. Quant à l’UQAM et à McGill, ces universités n’ont pas répondu à nos demandes d’entrevue.

Octobre ou novembre?

L’annonce de l’annulation de la hausse des frais de scolarité « est une victoire pour tous les étudiants du Québec qui verront l’accessibilité aux études universitaires maintenue par ce ges te », ont déclaré Martine Desjardins et la présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec, Éliane Laberge, dans un communiqué publié le 6 septembre.

Selon des fonctionnaires du ministère de l’Éducation avec lesquels Mme Desjardins s’est entretenue, l’annulation de la hausse sera effective au mois d’octobre, ou au plus tard, au mois de novembre. Les universités ont donc quelques semaines pour se préparer à modifier leur budget.  

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