André Aisenstadt, l’homme qui en savait plus que vous

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Par Vincent Allaire
mardi 25 janvier 2011
André Aisenstadt, l'homme qui en savait plus que vous

André Aisenstadt est plus qu’un pavillon de mathématiques et d’informatique situé tout juste à l’ouest du pavillon principal Roger-Gaudry et inauguré en 1994. C’est surtout un mécène, un philanthrope, un mathématicien, un mélomane et un passionné de médecine. Bref, quelqu’un qui vous donnera un complexe d’infériorité. Découvrez la vie d’André Aisenstadt selon votre champ d’études : c’est amusant et pédagogique !

Si vous étudiez en gestion ou en ingénierie…

André Aisenstadt est né en Russie en 1912. Après des études en sciences pures, il quitte le monde académique sous la pression de son père. Il fonde dès son arrivée au Canada en 1939 une entreprise de construction.

Son entreprise, Parkdale Homes Development Corporation, est rapidement prospère. Elle participe à la création de nombreux quartiers de Montréal et construit, notamment, des habitations à loyer modique. L’entreprise est aussi présente à Lorraine, dans les Laurentides. C’est l’époque du babyboom et qui dit bébés dit familles et nouvelles maisons. Beaucoup de maisons. Cette demande démocratise l’achat de propriétés.

André Aisenstadt contribue ainsi en 1945 à la création de la Société centrale d’hypothèques et de logement, un organisme fédéral chargé d’assurer les prêts hypothécaires des acheteurs – plus connu maintenant sous le nom de Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

C’est grâce à son entreprise qu’André Aisenstadt fait fortune et pourra ensuite se consacrer au mécénat dans les années qui suivront.

Si vous étudiez en physique ou mathématiques…

André Aisenstadt obtient son doctorat en mathématiques et physique théorique de l’Université Polytechnique de Zurich dans les années 1930. C’est à ce moment qu’il se lie d’amitié avec Albert Einstein, le père de la théorie de la relativité.

Son père l’incite fortement à laisser tomber la carrière académique, ce qu’André Aisenstadt accepte. Les mathématiques resurgissent dans sa vie en 1968. Il initie alors le projet d’un Centre de recherches mathématiques situé sur le campus de l’UdeM.

Dans les mêmes années, il finance la Chaire Aisenstadt afin d’inviter des mathématiciens de renom à donner des conférences. Par exemple, Gérard Debreu, prix Nobel d’économie, et Terence Tao, plus jeune récipiendaire de la médaille Fields (l’équivalent du prix Nobel en mathématiques), sont tous deux venus donner des conférences à l’UdeM grâce à cette chaire.

Pour reconnaître l’importance de sa contribution, le prix André-
Aisenstadt a été créé en 1991. Une médaille accompagnée d’une bourse de 3000 $ est remise annuellement à un lauréat «pour souligner l’excellence de la recherche en mathématiques […] effectuée par de jeunes chercheurs canadiens».

Après son décès, le 4 octobre 2001, trois conférences de mathématiques furent données à l’UdeM en son honneur par d’anciens lauréats du prix Aisenstadt.

Si vous étudiez en médecine…

Dans les années 1960, André Aisenstadt s’intéresse au monde de la santé. Il devient ainsi président du conseil d’administration de
l’Hôpital général juif, situé à deux pas du métro Côte-des-Neiges. Il le restera pendant 18 ans. Il est membre aussi du conseil d’administration de l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM), associé à l’Hôtel-Dieu de Montréal.

Si vous étudiez la musique…

Toujours à la fin des années 1960, André Aisenstadt veut mettre à contribution son argent. Sa femme, Niussia Rosenstein, le convainc alors d’investir dans la création du Festival et de l’École de musique Marlboro, au Vermont. De plus, André Aisenstadt contribuera financièrement à l’Orchestre symphonique de Montréal, en plus d’être vice-président du Concours Musical International de Montréal. L’école Marlboro ainsi que le concours existent encore aujourd’hui.