Analyse du palmarès CISM 2011

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Par Mathieu Mireault
mardi 10 janvier 2012
Analyse du palmarès CISM 2011

Qui se cache derrière le top 50 des meilleurs albums francophones de l’année dernière ?

5 : Maybe Watson – Maybe Watson : En juin dernier, le rappeur Maybe Watson a fait paraître un album homonyme où il alterne les rythmes électroniques, soul et jazz. Avec sa plume humoristique, Watson joue à la fois le rôle du romantique (sur Lover Boy), du bon gars (sur Les gentils) et du vilain (sur Mange un char). La chanson Peau de serpent illustre à merveille l’absurdité ironique maîtrisée par Watson. « Il y a plusieurs femmes dans ma vie, mais juste une place sur mon bike. »

20 : Gatineau – Karaoké King : Pour plusieurs critiques, Karaoké King est l’un des albums de rap   les plus sous-estimés de l’année. Peut-être que Gatineau a créé un malaise chez plusieurs amateurs de hip-hop francophone avec ses influences de musique hardcore, l’allure d’hipster de ses membres et leur fixation pour les bicyclettes. Ce groupe est l’une des seules formations locales à offrir avec autant d’aisance un style de rap éclectique à la Beastie Boys, passant du funk, à l’électro et au rock. Côté paroles, chaque chanson propose une histoire riche en humour livré par le flow exalté de Séba, en pleine forme.

25 : Eugène et le cheval – Plantes carnivores et autres mécanismes de défense : Dans la lignée de groupes locaux planants tels qu’Erewhon ou Monogrenade, Eugène et le cheval a sorti un opus atmosphérique. Le groupe a su s’approprier un style souvent associé à Karkwa en lui infusant une dose de lo-fi. Pierre- Paul Giroux et Philippe St-Denis se partagent les voix sur ce disque, mais murmurent plus souvent qu’ils ne chantent. Les textes du groupe sont surréalistes, abordant des thèmes comme les filles en plastique pleurant du pétrole et les nénuphars immenses.

27 : Simon Kingsbury – Simon Kingsbury : Avec son premier maxi, Simon Kingsbury laisse tomber les distorsions de guitare propres à son groupe Lac Estion pour miser sur des mélodies vocales accrocheuses. Ses textes mélancoliques et sincères s’accordent à merveille avec son jeu de guitare acoustique. Ses réflexions sur le métier d’artiste sont touchantes dans sa chanson Feux d’artifice : «Ce métier-là il est venu à toé/Faire des shows de boucane en se bouchant les oreilles/Pour du monde qui voudrait faire pareil».

34 : The Peelies et Jesuslesfilles – Split Cassette vol. 1 : Split Cassette Vol. 1 est électrifiant. Le côté A est monopolisé par The Peelies, un groupe de cinq filles qui chantent en anglais. Les mélodies remplies de distorsions sont simples et répétitives à souhait. Le côté B de la cassette appartient à Jesuslesfilles. Plus raffiné dans l’ensemble, le résultat final contient des chansons courtes et denses, remplies d’humour.

37 : Oh La La! – Oh La La ! : Le nouvel opus d’Oh La La! , sorte de louangeà la transgression des moeurs, mérite bien son titre. Sur du rock yé-yé, le groupe français vante les bienfaits du fistfucking dans Un poing c’est tout (en duo avec le chanteur français Philippe Katerine) et raconte les déboires d’un transsexuel dans Nu dans ton jean. Quelques chansons telles que Paris ne t’aime pas ou Oser sont plus polies et pourraient facilement se retrouver sur les ondes FM tellement leur rythme est accrocheur.

40 : violeTT Pi – violeTT Pi : Le premier maxi de VioleTT Pi révèle un groupe électro-punk au style éclaté. Tout comme les rythmes électroniques très modernes du groupe, les paroles de ce mini-album de quatre chansons abordent des thèmes contempor a ins , t e l s que l’amour à l’ère numérique. Sur la chanson USB, la pièce la plus dansante du maxi, le groupe qui rappelle parfois Duchess Says entonne «c’est sexuel de s’aimer dans cette couche de pixels».

42 : C-Drik – La vielle école : C-Drik reprend là où il n’a jamais laissé ; sur les chemins de la vie, avec sa vision simple et mordante, entre les situations loufoques et le récit palpable de ses aventures quotidiennes. Enregistrée dans son studio maison, La vieille école est un exemple d’authenticité dans une époque marquée par la corruption.

50 : L’ours – Les années dix : Révélé durant les Francouver tes de 2010, L’Ours a distribué son deuxième maxi, Les années dix, gratuitement sur Internet. À la tête de ce trio, Alexandre Leclerc-Bernier manie le piano avec élégance et chante sa poésie avec grâce. Les cuivres insufflent à l’album une énergie festive et rappellent les sonorités d’Europe de l’Est de certains groupes comme Beirut.