« Depuis le début de 2014, le taux de participation aux assemblées est resté autour du 5 %, constate l’étudiante à la maîtrise en sciences de l’information et coordonnatrice générale de l’Association des étudiantes et étudiants de l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de l’UdeM (AEEEBSI), Valérie Rioux. Pour l’assemblée générale de grève, nous avons eu un taux de participation de 12.5 %. »
Attirer le nombre de participants nécessaire aux assemblées étudiantes peut être difficile, selon la coordonnatrice du comité de mobilisation de l’Association générale des étudiants de psychoéducation de l’UdeM et étudiante au baccalauréat en psychoéducation, Sophie Pagé Sabourin. « Les horaires de chacun peuvent être difficiles à concilier », souligne-t-elle.
De son côté, le coordonnateur aux affaires externes de l’Association des étudiant(e)s en philosophie de l’UdeM Frederick Fortin reconnaît que les procédures d’une assemblée peuvent créer certaines frustrations. Il soutient toutefois que le décorum (voir définition p. 7) est respecté. « Cela [NDLR : Une démocratie de type participatif] favorise le débat. Les votes clôturent toujours des débats autour d’une question particulière, explique-t-il. Cela donne une légitimité aux décisions qui sont prises. »
Alors que l’assemblée générale pour la grève déclenchée le 23 mars dernier par le Regroupement des étudiants en sociologie de l’UdeM a duré moins d’une heure, celle de l’Association étudiante en anthropologie de l’UdeM a duré plus de quatre heures. « Sans mandat donné par ses membres, l’exécutif n’a pas la légitimité d’agir sur différents enjeux, ce qui nécessite de faire des AG régulièrement, soutient la doctorante en sociologie et présidente de l’Association des cycles supérieurs en sociologie de l’UdeM, Annick Vallières. De plus, les AG peuvent être considérées comme longues en raison des discussions et des débats. Mais en même temps, c’est le moindre mal pour avoir l’avis des membres sur diverses questions. »
Variété de codes
Les délibérations d’une assemblée sont guidées par des instruments que l’on appelle des codes. Les associations de l’UdeM utilisent une variété de codes, que ce soit le Code Morin, le Code Lespérance, le Code Véronneau, ou encore des codes personnalisés. « Le Code Véronneau exige que les membres élisent un président par vote, explique Frederick Fortin. L’exécutif présente la personne qu’il a invitée à l’assemblée, qui peut décider en toute souveraineté de retenir ses services comme président. Les autres codes ne l’exigent pas, et permettent à l’invité d’ouvrir l’assemblée et de la présider sans que la légitimité de sa présidence n’ait été votée. » Un président d’assemblée se soumet au verdict de l’assemblée quand un membre de celle-ci en a appelé de se sa décision et selon le Code Lespérance, il doit « d’une façon générale, s’appliquer à être impartial ».
Advenant une égalité dans les votes, le président tranche. « Souvent, le président n’est pas un membre de l’association, poursuit Frederick. Il vient de l’extérieur, il peut être diplômé d’une autre discipline et est choisi pour son expérience en présidence. Il sera donc amené, selon les codes, à trancher les questions alors qu’il ne fait pas partie de l’association. »
De son côté, Sophie Pagé Sabourin explique qu’elle trouve le Code Morin plus facile à comprendre. « Si les abstentions sont plus importantes que les pour ou contre, la proposition est rejetée, affirme-t-elle. Dans le Code Lespérance, par exemple, si une proposition est appuyée par quatre voix, rejetée par deux, et que 50 étudiants s’abstiennent, la proposition sera acceptée. Le Code Morin demande à ce qu’en un tel cas, la proposition soit rejetée. »