Accueillir les étudiants réfugiés

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Par Tatiana Sanchez
mercredi 13 janvier 2016
Accueillir les étudiants réfugiés
Le Canada s'est engagé à accueillir 25 000 réfugiés syriens d'ici le 16 février 2016. Courtoisie metropolico.org
Le Canada s'est engagé à accueillir 25 000 réfugiés syriens d'ici le 16 février 2016. Courtoisie metropolico.org
En 2016, plusieurs universités québécoises ouvriront leurs portes à des étudiants réfugiés syriens. Cette démarche vise à venir en aide aux nouveaux arrivants désirant rejoindre les bancs d’écoles universitaires. Quartier Libre est allé voir du côté des universités Bishop et Concordia, qui financent ces étudiants par divers moyens.

Université Bishop (Sherbrooke)

À l’Université Bishop, l’accueil des étudiants réfugiés a débuté en 1992. « Au total, nous avons financé 39 étudiants venant de divers pays comme le Burundi, l’Irak, le Congo ou encore le Soudan, explique la responsable du programme d’accueil des étudiants réfugiés, Heather Thomson. Cet hiver, nous accueillerons notre premier étudiant syrien. » L’Université a établi un partenariat avec l’organisme à but non lucratif Entraide universitaire mondiale du Canada qui s’occupe de trouver de jeunes étudiants dans les camps de réfugiés qui désirent venir étudier au Canada.

Le financement se fait par l’entremise du comité Bishop’s/Champlain Refugee-Student Sponsorship Project, composé en majorité d’étudiants du campus, qui amasse de l’argent durant l’année scolaire en effectuant des collectes de fonds et en organisant des événements-bénéfice, tels que des vide-greniers ou des ventes de gâteaux. Par ailleurs, le financement s’opère en prélevant 2,50 $ en frais de scolarité.

Au total, c’est une somme de 18 000,00 $ qui est attribuée à chacun des étudiants étrangers pour assurer leur intégration. L’Université Bishop en accueille deux par année, ce qui représente une somme de 36 000,00 $. « Durant 12 mois, en plus de subvenir à leur frais de scolarité, nous nous assurons que les nouveaux étudiants sont logés gratuitement sur le campus du cégep Champlain, souligne Mme Thomson. Ils ont un abonnement pour manger à la cafétéria, et nous leur fournissons des vêtements et de l’argent pour l’épicerie. En plus, nous nous assurons de leur offrir tout le matériel scolaire dont ils ont besoin, comme des manuels, des crayons et même un ordinateur ».

Université Concordia (Montréal)

L’Université Concordia assumera les frais de scolarité de deux étudiants syriens dès l’automne. Elle sera aidée par l’association des étudiants syriens de l’Université qui s’occupe des collectes de fonds pour financer une partie des besoins des nouveaux venus. Par ailleurs, le chancelier de Concordia, Jonathan Wener, a aussi fait un don de 50 000,00 $ pour mettre sur pied une fondation qui viendra en aide à ces étudiants étrangers. Grâce à ce don, Concordia compte accueillir trois étudiants syriens supplémentaires.

Des efforts ont également été déployés pour venir en aide aux étudiants. « C’est grâce à un partenariat avec le Syrian Kids Foundation et par l’entremise du directeur Stratégie et Relations Externes à la Fondation et employé du Montreal Institute for Genocide and Human Rights Studies à l’Université Concordia, Faisal Alazem, que nous avons décidé de participer nous aussi », explique la directrice des relations médias de l’Université, Christine Mota. Le Syrian Kids Foundation est un organisme situé en Turquie qui soutient l’école Al Salam comptant parmi ses étudiants des réfugiées syriens.

12_VoxPop

 

Témoignage de l’étudiante syrienne au cours de francisation à l’UdeM, Sarah Masabni*, arrivée au Québec il y a neuf mois.

« J’ai habité à Damas. J’y ai étudié le journalisme. Au début de la guerre on pouvait aller à l’école et circuler dans les rues, mais après c’est devenu un danger d’y aller. Il y avait des missiles qui tombaient et c’était toujours un risque de circuler dans la ville. Mes parents sont restés là-bas, ils sont plus vieux
et attachés à leur maison et leur vie à Damas. Moi je voulais tenter ma chance
ailleurs et je parlais un peu français alors j’ai décidé d’immigrer au Québec. Je ne
sais pas ce que je vais faire une fois mon cours de francisation terminé, j’aimerais continuer à étudier le journalisme et le pratiquer, mais la barrière de la langue est un défi. Les étudiants syriens ont besoin d’aide, car ils ne peuvent plus poursuivre leur études en Syrie à cause de la guerre. »

*Nom modifié