En vue de la rentrée, plus de 430 personnes ont suivi les formations données par la sécurité de l’UdeM, le Bureau d’intervention en matière de harcèlement (BIMH) et la FAÉCUM.
Cette année, la FAÉCUM répète un projet lancé l’année dernière ayant pour but de déployer des sentinelles dans des évènements d’envergure afin de servir de personne-ressource. « Plusieurs associations sont venues vers nous pour nous dire qu’il fallait que ce projet revienne, explique le secrétaire général de la FAÉCUM, Matis Allali. Nous avons donc décidé d’en faire un programme à part entière, de l’institutionnaliser et que cela soit maintenant un service offert dans nos évènements de façon beaucoup plus concrète. »
Sous le programme PHARE, c’est maintenant des éclaireurs qui sillonnent le campus en binôme lors des activités d’accueil. Ils permettent un appui supplémentaire en cas de problème. « Ces personnes sont présentes afin de s’assurer que tout se passe de la meilleure façon possible, que les activités sont les plus sécuritaires, inclusives et respectueuses possible », ajoute Matis Allali. Faire évoluer les mentalités
Le mot d’ordre est avant tout de changer les cultures pour inciter la communauté à un comportement adéquat et responsable, selon le président de la FAÉCUM. « Le programme du PHARE, en soi, ne change rien au programme des activités proposées, indique Matis. L’appellation « activités d’accueil » a remplacé les termes « initiations » et « activités d’intégration ». La connotation est maintenant plus tournée vers l’accueil des nouveaux étudiants à qui l’on souhaite la bienvenue dans leur nouvel environnement. »
Pour la plupart des associations, la différence majeure réside dans le fait de proposer des activités qui ne sont plus basées sur l’alcool.
Davantage de prévention et de formation
L’Association des étudiantes et étudiants en droit (AED) a d’ailleurs opté pour un programme similaire à celui de la FAÉCUM. Elle propose un service de mentorat académique et un service de santé mentale directement rattaché à sa discipline.
Des témoins actifs étudiants formés par le BIMH pour reconnaître les situations de harcèlement seront présents lors de leurs activités d’accueil. « Cela fait quelques années que l’on met en place des changements, confie la présidente de l’association, Sarah Fortin. On est tous beaucoup plus formés et prêts à gérer des situations délicates. Nous sommes impliqués et au courant, et nous avons suivi des formations. » D’autres personnes extérieures à l’association seront également présentes lors des activités.
Tout comme l’AED, l’Association générale des étudiantes et étudiants en éducation (AGÉÉÉ) veille à ce que les activités proposées puissent intégrer tout le monde. « Depuis 2 ans, beaucoup d’efforts sont faits de la part de la FAÉCUM et des autres assos pour rendre les activités d’accueil plus invitantes, plus respectueuses, et ouvertes à tout le monde, raconte la présidente de l’AGÉÉÉ, Liza Kelly Gadoury. Le PHARE est un programme vraiment apprécié, autant par les étudiants que par les membres de notre comité exécutif. Ça nous permet d’avoir un soutien et un regard extérieurs. »
De son côté, l’AGÉÉÉ a choisi des étudiants des années supérieures pour participer aux activités d’accueil avec les nouveaux. Ils auront pour rôle d’encourager les étudiants tout en surveillant les gens un peu trop intoxiqués et les gestes potentiellement problématiques.
Prochaine discussion
Selon les présidentes de l’AED et de l’AGÉÉÉ, les mesures mises en place par la FAÉCUM sont efficaces et les associations étudiantes semblent particulièrement enthousiastes et engagées dans le processus. Elles ajoutent que c’est maintenant à l’UdeM de se doter d’une nouvelle politique de prévention des violences à caractère sexuel, une discussion qui dépasse les services offerts par la FAÉCUM.
« Nous attendons maintenant que l’UdeM fasse sa part dans ce combat, conclut Matis. Nous sommes présents sur le terrain pour nous assurer que l’UdeM va à son tour sur le terrain au niveau institutionnel. » Il souhaite voir l’Université adopter la politique la plus efficace possible afin de mieux protéger la communauté étudiante.
L’UdeM doit présenter sa nouvelle politique sur le sujet le 1er janvier prochain, comme requis par la loi. Par courriel, l’Université précise avoir mis sur pied un groupe de travail à cette fin.
Une dizaine de membres de la communauté universitaire y siègent. Le groupe, qui inclut des étudiants et des professeurs, a un mandat de consultation ainsi que de recommandation au Conseil de l’Université de Montréal en vue de l’adoption d’une politique en décembre.