À Noël, travailler pour une ONG

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Par Timothée Beurdeley
mercredi 9 décembre 2015
À Noël, travailler pour une ONG
« De façon générale, le marketing vise de plus en plus l’individu », explique le chargé de cours au Département de communication de l’UdeM Richard Leclerc. Crédit Photo: Guillaume Villeneuve.
« De façon générale, le marketing vise de plus en plus l’individu », explique le chargé de cours au Département de communication de l’UdeM Richard Leclerc. Crédit Photo: Guillaume Villeneuve.
À l’approche de Noël, les guignolées et les collectes de dons font appel à la générosité de chacun. Le centre étudiant de soutien à la réussite de l’UdeM publie une annonce pour devenir collecteur de fonds, un travail qui promet « valeurs d’entraide et partage », et vers lequel certains étudiants se tournent. Quartier Libre en a rencontré deux qui se sont lancées.
« Certaines personnes croient en notre travail, partagent les mêmes valeurs, et ça, ça entretient notre motivation. »
Jacotte Deldique - Étudiante au baccalauréat en criminologie

« Notre objectif est de parler au plus de gens possible pour les sensibiliser aux problèmes dont s’occupe l’ONG et aux solutions qui existent », explique l’étudiante à la mineure en sociologie Fatima Jundi. Trois fois par semaine, elle endosse les couleurs de Plan Canada et s’en fait la porte-parole.

Observer une équipe de recruteurs donne une petite idée de la difficulté de leur mission. L’air désolé, de nombreux passants pressés expliquent avoir du travail ou un examen. L’étudiante au baccalauréat en criminologie Jacotte Deldique est recruteuse depuis deux ans. « Il faut être dynamique, croire en soi, en la cause qu’on défend, et toujours garder l’envie de parler aux gens », souligne-t-elle.

Régulièrement, des passants posent des questions, s’intéressent et parfois s’engagent selon l’étudiante. « On fait de belles rencontres, poursuit Jacotte. Certaines personnes croient en notre travail, partagent les mêmes valeurs et ça, ça entretient notre motivation. »

Une approche individualisée

Tandis que les grandes campagnes de publicité ciblent les masses pour recueillir des dons, l’approche des entreprises comme ONG Conseil et Engagement Public emprunte au marketing de rue en lui conférant une vocation sociale, d’après le chargé de cours au Département de communication de l’UdeM et spécialiste du marketing social Richard Leclerc. « On essaie de parler directement à la personne, pointe-t-il. Finalement, ça se rapproche de la méthode du bouche à oreille. »

Cette démarche individualisée demande une certaine souplesse aux recruteurs de donateurs, puisqu’il faut adapter son discours à chaque personne selon les étudiantes. Pour Fatima, il faut aussi être pédagogue et démystifier certaines idées reçues sur les ONG. « Avant de commencer, je pensais que je n’arriverais jamais à convaincre quelqu’un de devenir donateur », raconte-t-elle.

Contrairement à elle, Jacotte reçoit des objectifs chiffrés, fixés en début de mission. « On a aussi des objectifs hebdomadaires pour avancer dans la bonne direction, mais pas de quotas quotidiens », indique celle-ci.

Motivation à toute épreuve

Les deux étudiantes disent retirer une certaine fierté de leurs missions. « Intéresser les autres à soutenir personnellement une cause, c’est quelque chose de positif, relève M. Leclerc. Et travailler pour une bonne cause, ça ne peut être que formateur. »

Pourtant les conditions de travail peuvent s’avérer difficiles, entre neige, pluie et quelques critiques des gens pressés. « On apprend à ne pas prendre les quelques remarques désagréables personnellement et finalement on en rit, note Fatima. Au besoin, on se remonte le moral entre collègues ! »

Jacotte retient le positif. « C’est un défi, à nous de démontrer que ce qu’on fait est plus important que la température », dit-elle. Avec des étudiantes comme Fatima et Jacotte, les ONG s’assurent une présence dans la rue et font connaître les causes qu’elles défendent.