Tout comme le sport d’élite, le jeu vidéo compétitif, autrement appelé E-sport, constitue un avantage pour les universités et permet d’attirer de nouveaux étudiants. L’Université Robert Morris a reçu 400 demandes pour seulement 19 places. L’UdeM gagnerait à proposer un programme de type E-sport d’excellence afin d’augmenter son pouvoir d’attraction vis-à-vis de certains étudiants.
Quand on parle de jeux vidéo compétitifs, il faut bien comprendre que la réalité des joueurs est très différente du cliché que l’on connaît, celui d’un joueur isolé et planté devant son écran toute la journée. Les équipes de haut niveau (non-universitaire), parfois professionnelles, sont très bien organisées et proposent de l’encadrement. Les entraînements comprennent, en plus de la pratique du jeu vidéo, des séances tactiques et physiques, car cela met le corps en alerte et améliore la performance dans le jeu.
Une vitrine pour l’Université
Les Carabins sont un porte-étendard de l’UdeM. En mettant en avant ses athlètes étudiants, l’équipe permet de fédérer le tissu social de l’Université à l’interne tout en présentant une image de réussite à l’externe. Une équipe d’excellence en jeux vidéo pourrait elle aussi incarner cette fonction à l’UdeM.
Elle pourrait également permettre de mettre de l’avant les valeurs universitaires, notamment sur l’égalité des sexes, dans un milieu du jeu vidéo qui, malheureusement, peine parfois à les reconnaître. L’Université serait alors l’acteur plutôt que le spectateur d’un secteur qui prend de l’ampleur d’année en année, particulièrement en Amérique du Nord.
Combien ça coûte ?
Dans un contexte de compression des dépenses, les nouveaux projets sont souvent la dernière des préoccupations. Installer une équipe d’E-sport ne représenterait pourtant que de faibles dépenses, les installations actuelles couvrant déjà une grande partie des besoins. Les seuls véritables coûts seraient liés au paiement des salaires pour l’encadrement, aux éventuelles bourses d’études, aux déplacements et à l’équipement informatique. Or, ces frais pourraient être couverts si l’Université mobilisait ses infrastructures pour organiser des compétitions ou si l’équipe générait de l’argent grâce à ses résultats et à ses commanditaires.
La décision est davantage une question de volonté qu’une question de moyens. Une question reste toutefois sans réponse : est-ce que l’Université considère que le jeu vidéo est une activité bénéfique pour les étudiants, au même titre que le sport ?