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Certaines universités ont annulé leur abonnement ou ont fait un appel au boycottage afin de protester contre les pratiques commerciales agressives des grands éditeurs. Crédit photo: Flickr/Cellule Communication https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/legalcode

Le grand contrôle de cinq maisons de publication de recherche

Les cinq maisons de publication — Reed-Elsevier, Wiley-Blackwell, Springer, Taylor & Francis et Sage — ont vu augmenter leur part de marché de 30 % en 1996 à 50 % en 2006. Leurs marges de profits s’élèvent, quant à elles, à près de 40 %. « Globalement, les grands éditeurs contrôlent plus de la moitié du marché des articles scientifiques tant dans les sciences naturelles et médicales que dans le domaine des sciences sociales et humanités », a expliqué à UdeMNouvelles le professeur Vincent Larivière de l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information, qui a mené l’étude.

Les domaines de la chimie, de la psychologie et des sciences sociales sont les plus concernés par ce contrôle. Les domaines les moins concernés sont, quant à eux, la recherche biomédicale, la physique, les arts et les humanités. « Dans le cas des arts et humanités, cela s’explique par la plus grande importance des livres et des revues locales pour la diffusion de la recherche, ainsi que par une transition plus lente vers le numérique », a affirmé M. Larivière.

La communauté scientifique élève sa voix

Certaines universités ont annulé leur abonnement ou ont fait un appel au boycottage afin de protester contre les pratiques commerciales agressives des grands éditeurs. Le mouvement a toutefois ses limites. « Tant que publier dans des revues à haut facteur d’impact sera nécessaire pour qu’un chercheur puisse obtenir un poste, des fonds de recherche et la reconnaissance de ses pairs, les grands éditeurs commerciaux maintiendront leur emprise sur le système de publication savante », croit M. Larivière.

Selon le professeur, il faut se questionner sur le rôle de ces éditeurs dans la diffusion des connaissances scientifiques. « S’il est vrai que les éditeurs ont historiquement joué un rôle essentiel dans la diffusion des connaissances scientifiques à l’ère de l’imprimé, en considération du contexte actuel, on peut se demander s’ils sont encore nécessaires à l’ère du numérique », a-t-il indiqué.

L’étude, intitulée The Oligopoly of Academic Publishers in the Digital Era et publiée le 10 juin dernier par Vincent Larivière, Stefanie Haustein et Philippe Mongeon, est disponible dans la revue scientifique PLOS ONE.

Source : UdeMNouvelles

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