Le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, a accusé les universités de « renflouer leurs coffres » grâce aux frais de scolarité « exhorbitants » des étudiant·e·s étrangers·ères. La déclaration a été faite en marge d’une conférence de presse réservée aux médias étudiants le 2 février dernier.
M.Miller a ajouté que les provinces et territoires devaient réfléchir au sous-financement des universités des dernières années. « Il y a eu des inactions significatives de la part de ceux qui ont la responsabilité principale de l’enseignement supérieur, du point de vue de la juridiction en vertu de la constitution », a expliqué le ministre.
Ce dernier indique que les établissements devront déterminer avec leur gouvernement provincial ou territorial si les frais de scolarité des étudiant·e·s canadien·ne·s ou des résident·e·s permanent·e·s doivent être augmentés. « Ce n’est pas le travail du gouvernement fédéral de déterminer [les montants des frais de scolarité] », a-t-il souligné.
La conférence de presse de vendredi avait pour but de préciser les modalités du plafonnement du nombre d’étudiant·e·s étrangers·ères. M. Miller a indiqué que les établissements d’enseignement supérieur ne recevront pas de compensation du gouvernement fédéral pour la perte de revenus qui découlera de cette décision.
D’après lui, si son ministère avait réalisé ces projections, le nombre de permis d’études serait passé de près de 1 million à 1,4 million l’année prochaine. Il assure que ces annonces étaient attendues depuis longtemps par les acteur·rice·s du secteur, qui savaient que « la situation [était] devenue incontrôlable » et que le ministère s’inquiétait de la situation.
Une souplesse pour certaines provinces
Certaines provinces et certains territoires dépendent des travailleur·euse·s qualifié·e·s qui sortent des programmes professionnels ou universitaires visés par les mesures, comblant ainsi le manque de main-d’œuvre. Si les gouvernements peuvent clairement démontrer qu’un établissement de leur province ou territoire « fait du bon travail », et qu’après l’obtention de leur diplôme, les étudiant·e·s trouveront un emploi dans leur domaine, M. Miller a affirmé être « prêt à travailler avec [les gouvernements et les établissements] » et à faire « preuve de souplesse ».
« Ça revient à la question essentielle de faire correspondre l’offre et la demande », a-t-il ajouté.
Augmenter la limite d’heures de travail
« C’est difficile d’être un étudiant et de travailler si on [fait] des semaines de 40 heures [de travail], mais c’est clair aussi que vu les frais de scolarité, les gens doivent [souvent] travailler plus que 20 heures », a admis le ministre.
D’après lui, un sondage du ministère a révélé que plus de 80 % des étudiant·e·s internationaux·ales dépassaient la limite de 20 heures de travail par semaine que permet un permis d’études. Beaucoup d’employeurs ont également demandé à ce que les étudiant·e·s puissent s’engager à être disponibles pour travailler 40 heures par semaine.
Pour M. Miller, une limite autorisée autorisée de 20 heures de travail hebdomadaire n’est clairement pas le seuil auquel revenir, mais réguler le nombre d’heures maximum demeure nécessaire. « C’est une décision qui n’a pas été prise, mais c’est clair qu’on va descendre en dessous de 40 heures par semaine », a-t-il affirmé.