Campus

L'UdeM a procédé en 2013 à la construction d'un mur antibruit le long de la voie ferrée sud. (Courtoisie : UdeM)

Innovations et compromis

«Avec ce nouveau campus, on provoque un changement dans la façon de travailler, et certaines personnes expriment des résistances face à cette modification », déclare le vice-recteur au nouveau campus et au développement de l’UdeM, Yves Beauchamp.

Selon lui, la conception du lieu s’inspire de projets innovants tels que le quartier 22@Barcelonaen Espagne et le campus d’innovation GIANT à Grenoble, en France, ce qui permettra d’assurer le rayonnement mondial de l’UdeM.« On ne veut pas un campus traditionnel, mais plutôt une place publique, ouverte à tous, pour favoriser le partage, précise M. Beauchamp. Cela permettra de créer un écosystème propice au développement et à l’innovation. »

L’objet central du projet : un complexe des sciences qui regroupera les Départements de chimie, de physique, de sciences biologiques et de géographie de l’UdeM. Le site Outremont sera aussi composé d’un pavillon annexe dédié à l’enseignement pour le Département de génie physique de Polytechnique Montréal et le Centre Énergie, Matériaux et Télécommunications de l’Institut national de la recherche scientifique. Ce pavillon comprendra également des logements universitaires.

« J’ai surnommé ce nouveau complexe des sciences le “pavillon de la colère”, car aucun des départements ne pourra y trouver son compte », affirme l’étudiant à la maîtrise en physique, Yvan Ung. Sur son blogue, il a rédigé un papier mettant de l’avant plusieurs doléances concernant le futur déménagement de son département.

Un espace réduit

« À cause du budget serré, il a fallu faire des compromis dont on ne sait pas exactement quelles seront les conséquences sur l’atmosphère de travail », explique le directeur du Département de physique, Richard Leonelli. Dans ce futur pavillon, les bureaux d’étudiants aux cycles supérieurs ne seront plus séparés, mais partagés et à aire ouverte. La taille des bureaux des professeurs sera réduite, passant d’une vingtaine de mètres carrés à 11 mètres carrés en moyenne. Selon les estimations, les 13 salles de réunion prévues ne seront pas suffisantes considérant les besoins. « Il en faudrait 50 % de plus, car à priori elles seront sûrement toujours toutes occupées », précise M. Leonelli.

« Le “pavillon de la colère” va être près d’une voie ferrée, donc il va falloir des planchers spéciaux pour absorber les vibrations », fait remarquer Yvan. Le passage d’un train à proximité pourrait, de plus, gêner certains travaux, selon l’étudiant. Des inquiétudes prises en compte par M. Beauchamp qui assure avoir mesuré le niveau de vibration et qui affirme que ces craintes sont infondées.

Un nouvel espace d’échanges

Malgré la controverse, le déménagement semble nécessaire. « Une construction toute neuve qui répond aux standards de 2015 en termes de sécurité est devenue primordiale pour notre Département », estime le directeur du Département de chimie, André Charette. Des bâtiments, tels que celui de Roger-Gaudry, n’ont pas été conçus pour les laboratoires de recherche modernes, et chaque nouvelle installation entraîne des coûts très élevés en rénovation, selon ce dernier.

Tout le projet a été pensé pour permettre aux professeurs, étudiants et chercheurs de partager leurs connaissances, selon M. Charette. « Il y a beaucoup d’interactions entre les quatre départements, donc les regrouper est logique », estime-t-il. Pour le moment, ces échanges sont limités par la distance puisque chaque département est situé dans un pavillon différent.

« Dans la conception même de ce complexe, on brise les barrières traditionnelles des départements », commente M. Beauchamp. L’UdeM a acheté en 2006 le site de la gare de triage Outremont en vue d’y aménager le nouveau campus dont l’ouverture est prévue pour 2019.

Campus Outremont en chiffres

Salles de cours prévues

1 salle de 35 places

2 salles de 24 places

8 salles de 12 places

2 salles départementales

2200 étudiants fréquenteront le campus

350 M$ coût estimé de la première phase de construction du campus.

2,7 G$ seront injectés dans le produit intérieur brut du Québec

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