« C’est une décision difficile, mais réfléchie », a déclaré M. Turgeon. Jean-Claude Deschênes a aussi profité de cette tribune pour annoncer qu’il démissionnait à son tour de la présidence du Conseil d’administration du CHUM. Il évoque notamment les « interventions intempestives » du ministre Barrette et son « abus de pouvoir ». M. Deschênes affirme, dans une lettre destinée au ministre, que M. Barrette a « lié la nomination du Dr Turgeon à l’imposition du Dr Harris comme chef de Département » de chirurgie, une décision censée relever du conseil d’administration dans un processus objectif et indépendant.
L’étudiante au CRCHUM (Centre de recherche du CHUM) Caroline Martinet, également candidate au doctorat en neuroscience, s’est dite attristée du départ de M. Turgeon. «Anciennement directeur du CRCHUM, il avait fait un excellent travail en livrant dans les temps les nouveaux locaux du Centre de recherche », a-t-elle affirmé. Mme Martin se désole surtout de la raison qui a poussé M. Turgeon à donner sa démission. « Si les nominations sont dirigées par le ministre, le prochain qui arrivera en poste sera une véritable marionnette », croit-elle.
La docteure au CHUM Élaine Letendre était présente au point de presse durant lequel a pris la défense de M. Turgeon. « Les docteurs du CHUM aimeraient que M. Turgeon reconsidère sa démission [pour que tout soit fait afin] de préserver les intérêts de l’institution », a-t-elle affirmé.
Rappelons que ces démissions surviennent alors que le ministre Barrette a fait adopter le 6 février dernier, sous le coup d’un baîllon, le projet de loi 10 qui réforme le réseau de la santé et des services sociaux en centralisant les pouvoirs.