Volume 22

La chanteuse Gabrielle Destroismaisons estime que son expérience de vie combinée aux voyages qu’elle a effectués lui ont fait saisir l’importance de poursuivre ses études.
Crédit photo : Isabelle Bergeron

UdeM raccroche

«L a reprise des études est longtemps restée comme une idée vague et j’ai eu un déclic à trente ans à la suite d’encouragements de la part de mon entourage », raconte l’étudiante en année préparatoire Gabrielle Destroismaisons. Celle-ci s’est fait connaître des Québécois avec une carrière en chanson dans les années 2000. Après six mois passés à compléter son parcours au secondaire, elle a fait son entrée à l’UdeM en septembre dernier. Comme elle, plus de 1 000 étudiants n’ayant pas obtenu de diplôme d’études collégiales (DEC) sont admis à l’UdeM chaque année.

« Au moment où j’ai abandonné le secondaire, ma situation familiale était difficile , affirme l’étudiante à la TÉLUQ Geneviève Sénécal. Je manquais de confiance en moi et je vivais une crise d’adolescence intense. » Ses 17 années passées sur le marché du travail l’ont néanmoins convaincue de se doter d’un diplôme. « Tant qu’à retourner aux études, je me suis dit aussi bien relever un plus grand défi et aller à l’université », raconte-t-elle.

Si prendre la décision de raccrocher est difficile, demeurer motivé l’est tout autant.« C’est très difficile de rester concentré sur ce que dit le professeur pendant si longtemps, admet Gabrielle Destroismaisons. Ceux qui n’ont pas interrompu leurs études ont plus de facilité. »

À l’UdeM, plusieurs mesures sont mises en place afin de soutenir ceux qui retournent sur les bancs d’école. « On connaît plein d’étudiants qui ont fait un retour aux études et qui se trouvent aujourd’hui dans des programmes très durs d’accès, il suffit de motivation et d’efforts pour réussir », affirme le conseiller à la réussite étudiante Denis Béliveau du Service d’appui à la formation interdisciplinaire et à la réussite étudiante (SAFIRE) de l’UdeM.

Pour Geneviève Sénécal qui a préféré faire des études à distance, il est plus difficile de bénéficier du soutien offert par son université. « Je n’ai jamais parlé à l’un de mes tuteurs de vive voix, affirme-t-elle. Ce n’est pas toujours facile de ne pas avoir accès à un professeur en vrai, alors je dois me débrouiller principalement à l’aide d’internet pour la recherche d’information. » Malgré les difficultés, elle ne regrette pas son choix qui lui permet une meilleure conciliation travail-famille.

Le SAFIRE, joyau des raccrocheurs

Dans les universités québécoises, plusieurs voies sont offertes aux raccrocheurs pour leur permettre de rattraper les études plus rapidement sans passer par le cégep. Pour ceux qui ne possèdent pas suffisamment d’expérience dans le domaine qui les intéresse, il faut d’abord réussir une année préparatoire. À l’UdeM, ceux-ci sont pris en charge par le SAFIRE. « Nous avons des étudiants originaires de plus de 75 pays différents et de tous les âges, certains ont 50 ans et font un retour aux études », énonce M. Béliveau.

Pour Gabrielle Destroismaisons, les études au SAFIRE sont maintenant un nouveau mode de vie.« J’ai pris trois cours à la première session et je veux y aller à mon rythme pour ensuite m’ajuster à l’hiver, illustre-t-elle. Jusqu’à présent, tous mes cours sont intéressants, particulièrement celui d’anthropologie. » Durant cette année de transition, les étudiants comme Gabrielle choisissent un des trois programmes parmi les sciences, les arts et lettres et les sciences humaines et sociales. En cas de difficultés, ils sont épaulés par cinq conseillers en gestion des études.

Selon Denis Béliveau, le SAFIRE, qui est accessible aux personnes ayant abandonné leurs études plus de quatre ans auparavant, permet aux étudiants de s’organiser et de gagner en autonomie, ce qui constitue des conditions essentielles pour réussir à l’université. Dès le début de l’année, l’accent est mis sur l’adaptation universitaire avec des séances d’accueil pour les nouveaux étudiants.

L’expérience dans la balance

L’étudiante au certificat en pratiques rédactionnelles Geneviève Sénécal a bénéficié de son expérience en rédaction et en correction pour être admise à la TELUQ sans compléter d’études préparatoires. « J’ai seulement eu à passer un test de français attestant des compétences requises dans mon domaine d’études », explique-t-elle.

Pour les étudiants de l’UdeM qui possèdent une expérience de travail dans le domaine qu’ils souhaitent approfondir, une voie plus rapide s’offre à eux. « Trois années d’expé­riences professionnelles permettent d’être admis au programme ACCÈS-FEP qui permet ensuite de se diriger vers un certificat de la FEP lié avec leurs expériences professionnelles antérieures », explique la technicienne du programme ACCÈS-FEP, Julie Malenfant. Cette formation d’un minimum de 12 crédits et d’une durée d’un an a été créée officiellement à l’automne 2013. Ce cheminement compte une centaine d’inscrits pour à la session d’automne.

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