Volume 21

Un exorcisme pour réussir le bac

Le stress des examens peut mener à des pratiques des plus loufoques. En Algérie, c’est vers des exorcistes que certains lycéens se tournent afin de réussir leur baccalauréat français. Une pratique pourtant interdite par le gouvernement.

L’exorcisme, qui est souvent sollicité par les parents et surtout les mères pour leurs enfants, fait appel aux imams qui jouent le rôle d’exorcistes. Le président du syndicat des imams, cheikh Djamal Ghoul, concède que cela n’augmentera pas les performances académiques, mais que « l’imam peut exorciser les démons de la peur et du stress ».

Karima, professeur en science politique, admet avoir eu recours à un exorciste, aussi appelé raqi, afin d’aider son fils à obtenir les notes nécessaires pour rentrer en études de médecine. « Je n’ai pas demandé à l’imam d’ordonner à un démon de souffler les réponses à mon fils pendant les épreuves, mais juste de prier pour lui afin qu’il retrouve un peu de sérénité : il est fatigué et souffre d’insomnie », confie-t-elle.

L’ancien ministre des Affaires religieuses d’Algérie, Bouabdallah Ghoulamallah, avait dénoncé le recours à ces pratiques. Certains raqi employaient des méthodes parfois violentes afin de soigner ce « mal satanique. » Plusieurs morts ont découlé de ces rencontres avec des exorcistes, comme le cas de Latifa Hachmi, une jeune femme de 23 ans voulant se faire « désenvoûter » en 2012.

Cette année, ce sont quelque 650 000 Algériens qui passeront cette épreuve redoutée par les étudiants issus du système académique français. L’Algérie connaît un taux de réussite particulièrement faible : le nombre d’échecs a été supérieur à 50 % l’année dernière.

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