Lors de son congrès annuel, la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM) a évoqué les difficultés qu’elle éprouve à diffuser de l’information à ses membres. Afin de se faire connaître et de promouvoir ses services, la FAÉCUM a embauché une attachée aux communications écrites à temps plein et a élaboré de nouvelles stratégies pour atteindre les étudiants.
«Pour ceux qui ne connaisse pas suffisamment leur fédération étudiante, cela est dût principalement à un manque de différenciation entre le rôle de la FAÉCUM et les autres services aux étudiants de l’Université, indique le coordonnateur aux affaires externe de la FAÉCUM, Vincent Fournier-Gosselin. Je crois que nous devons mettre de l’avant les actions et les avancées que nous faisons régulièrement pour les étudiants afin que ceux-ci comprennent bien le rôle et la pertinence de leur Fédération.»
Pour pallier son problème de diffusion de l’information, la Fédération a entrepris la distribution de tracts dans divers pavillons du campus. «On donnait de la documentation sur ce que fait la FAÉCUM en général, raconte la coordonnatrice aux affaires associatives à la FAÉCUM, Karine Laperrière. Les gens étaient très réceptifs et avaient l’air intéressés, étant donné que certains d’entre eux ne savaient pas ce que nous proposions.»
Le principal moyen de communication de la FAÉCUM a toujours été le courriel de masse envoyé à toutes ses associations étudiantes membres, lesquelles devaient par la suite transmettre le message aux étudiants. « Jusqu’à maintenant, on s’est toujours reposés sur les associations pour qu’elles fassent le relais, affirme Karine. On a constaté que les associations préféraient que la FAÉCUM contacte elle-même les étudiants.»
Cependant, même si la Fédération envoie ses courriels de masse aux étudiants directement, la coordonnatrice concède que cela n’assurera pas une meilleure communication. «En plus des adresses qui ne sont plus bonnes, tout le monde ne va pas lire le courriel et il n’y a aucun moyen d’évaluer si l’information est bien passée ou non», soulève Karine.
L’attachée aux communications écrites aura pour principale tâche de gérer les médias sociaux, en plus du site Internet et des communiqués. « Rien que sur Facebook, environ 6000 personnes aiment la page, alors que nous avons 38000 membres. c’est un assez gros écart», évalue la coordonnatrice.
Même si l’ajout d’une professionnelle à temps plein représente une avancée, cela ne signifie pas pour autant que la FAÉCUM sera plus connue. «C’est une bonne chose, mais ce n’est pas la façon de faire qu’il faut changer, mais le message qui est envoyé aux membres, estime le professeur au Département de communication de l’UdeM André A. Lafrance. En communication, ce n’est pas parce que tu peux que tu dois faire quelque chose. Ils peuvent être partout, sur tous les réseaux sociaux et sur le campus, mais s’ils ne transmettent pas le message que les étudiants veulent entendre, personne ne les verra.»
Selon le professeur, la Fédération étudiante doit accorder plus d’importance au contenu qu’au contenant. « Même si on essaie de varier les plateformes, que ce soit internet ou les télévisions de l’Université, on ne sait jamais si les étudiants y prêteront attention, estime Karine. Ils ne passeront pas forcément devant la télévision au bon moment, pas plus qu’ils ne circuleront à l’endroit où nous mettons nos affiches.»
Partager, négocier, accompagner
Selon M. Lafrance, une association comme la FAÉCUM a trois mandats. Le premier est de partager les intérêts de ses membres. « Le problème avec une association comme la FAÉCUM, c’est que tous ses membres n’ont pas les mêmes intérêts, annonce le professeur. Un étudiant en médecine n’a pas les mêmes besoins qu’un étudiant en sciences politiques. Il faut donc que la Fédération cible les intérêts communs de tous ses membres. » Une fois les intérêts communs déterminés, la FAÉCUM doit négocier avec divers partenaires, comme l’UdeM ou d’autres organismes, pour trouver un moyen de satisfaire les étudiants.
La Fédération doit par la suite accompagner les membres, c’est-à-dire offrir à ceux-ci des services pour nourrir leurs intérêts. « Pour ce faire, on parle de push et de pull», explique M. Lafrance. Le push consiste à s’assurer que les destinataires reçoivent le message, notamment au moyen d’affiches et de courriels. «Il y a une surutilisation de cette méthode : on met plus de couleur, on fait plus de bruit, on multiplie les plateformes, on fait tout pour que le bonbon soit plus sucré, pour que les gens sucent, ajoute le professeur. Le problème, c’est que les gens sont occupés et ne font plus attention à ce genre de message.»
À l’inverse, le pull incite l’étudiant à venir chercher l’information par lui-même. «Pour cela, il faut que j’aie à ma disposition des éléments dont il a absolument besoin», certifie M. Lafrance. Selon lui, la Fédération doit faire la distinction entre un message qui l’intéresse elle et une information qui intéresse ses membres. «Si un étudiant qui va sur le site ou le Facebook de la FAÉCUM apprend des choses qu’il estime utiles, il va revenir », complète le professeur.
D’après M. Lafrance, les méthodes de la Fédération ne sont pas mauvaises, mais il faut prendre en considération qu’il y a de la sollicitation partout, et c’est pourquoi la FAÉCUM doit se concentrer sur l’essence même de l’information qu’elle propose.