Ferme les yeux et ouvre la lumière est un spectacle de danse contemporaine interprété par la troupe de danse de l’UdeM (DUM) sous la gouverne de la chorégraphe professionnelle Aurélie Pédron. Les 12 danseurs seront en représentation les 28, 29 et 30 mars au Centre d’essai de l’UdeM. Le spectacle sera précédé de Je me tremble, une création de Synapse, l’atelier de création en danse contemporaine proposé par le Service des activités culturelles du campus (SAC).
Ferme les yeux et ouvre la lumière présente le travail de dix étudiantes et deux étudiants sur une musique du compositeur montréalais Antoine Berthiaume. «La danse me permet d’exprimer ce que je n’arrive pas à dire avec des mots, explique l’étudiante en enseignement en adaptation scolaire Natacha Loiselle. Ça demande beaucoup de travail¸ mais ça m’aide dans mes études.»
Les répétitions se font à raison de six heures par semaine, en deux temps. «Ça fait partie du défi, explique la chorégraphe Aurélie Pédron. La troupe travaille dur en période d’examens. En décembre, je n’avais pratiquement que la moitié du groupe en répétition. La fatigue et la fin de session font très mauvais ménage.» Quatorze étudiants avaient été sélectionnés durant les auditions en septembre, douze sont restés. «Ils sont vrais, ils sont justes et ils sont engagés, se réjouit-elle. C’est gratifiant de les voir prendre les risques que je leur propose.»
Manque d’espace
« J’ai fait partie du DUM l’année passée, explique l’étudiante en psychoéducation et membre de Synapse Laura Sherk-Lefebvre. C’était une belle expérience, mais c’était exigeant, surtout en nombre d’heures de répétition. Cette année je n’ai pas passé les auditions, car je suis en stage.»
L’ancienne étudiante déplore le manque de salles de répétitions à l’UdeM. Les membres de la DUM se rendent en effet jusqu’au Conseil des arts de Montréal, près du parc Lafontaine, pour répéter. «Je trouve que c’est un besoin, explique Laura. Pourquoi est-ce que nous n’avons pas le droit d’accéder à la salle d’entraînement au CEPSUM alors que les cheerleaders ont le droit ? Parce qu’on n’est pas les Carabins. »
Néanmoins, la qualité du travail ne semble pas affectée. «Ça n’empêche pas les danseurs de répéter dans de bonnes conditions, croit la coordonnatrice Arts et monde de l’UdeM Marie-France Labelle. Mais on espère bien que l’UdeM va ouvrir une salle.»
Amateur ou semi-professionnel ?
Les danseurs ne travaillent pas nécessairement pour devenir des professionnels, bien qu’ils aient souvent une bonne expérience dans ce domaine. «Ils sont tous amateurs, mais j’ai des étudiants qui ont fait un diplôme d’études collégiales en danse, affirme Aurélie Pédron. Aux débuts de la DUM, il y a treize ans, il n’existait pas de tel diplôme d’études collégiales. Puis au fur et à mesure des années, on a vu de plus en plus d’étudiants faire de la danse au cégep.»
Pour Marie-France Labelle, cela explique le professionnalisme de la troupe, bien que celle-ci s’axe avant tout sur les études. « Ils ne veulent pas en faire un métier, mais la technique est très bonne », juge-t-elle.
La danse était un rêve d’enfant chez Laura. Aujourd’hui, elle a revu ses attentes et modifié ses objectifs. «J’ai décidé d’aller en psychoéducation et je suis contente de faire partie de la troupe, car j’aimerais introduire la danse dans ma pratique plus tard, auprès des enfants autistes», affirme-t-elle.
Aurélie, qui a dû s’ajuster à ce milieu dans lequel les danseurs n’ont pas cette activité pour but ultime, pense avoir relevé le défi. «J’aime enseigner et j’ai rarement eu l’occasion de travailler avec un groupe, assure-t-elle. C’était une occasion.»
«Offrir une véritable présence sur scène fait partie de ce que je retiens de ma participation», estime Natacha Loiselle. La DUM est une expérience enrichissante pour les étudiants, que ce soit pour se perfectionner dans leur passion ou tout simplement pour évacuer le stress de l’université.
UN PEU D’HISTOIRE…
La DUM est une troupe de danse contemporaine qui accueille tous les ans un chorégraphe professionnel et un groupe d’une quinzaine de danseurs. La première troupe date de 2001. «C’est venu d’une demande d’une étudiante », se souvient la coordonnatrice Arts et monde, Marie-France Labelle. Les auditions sont passées en septembre. Seulement une quinzaine d’étudiants sont choisis pour réaliser le spectacle qui a lieu fin mars. Les autres ont la possibilité de s’inscrire à Synapse, un groupe de danse qui répète moins souvent, mais aussi avec une chorégraphe professionnelle.