INDIE
Marc-Antoine Larche – Les petits effondrements
L’auteur et musicien abitibien Marc- Antoine Larche chante ses amours meurtries de sa voix désinvolte, voire traînante, sur ce deuxième opus, Les petits effondrements, qui fait suite à Mes cliques, mon cœur et mes claques (2010). Sa plume n’est pas toujours maniée avec dextérité: des tournures de phrases sont maladroites, des enchaînements de mots manquent de fluidité. « Chaque étreinte est un risque de chute / et c’est moi qui va tomber» ou « Les courants d’air donnent plus de chaleur à mon cœur / que toi», illustrent sa poésie du quotidien parfois bancale. En contrepartie, les arrangements étoffés composent une ambiance mélancolique, dont les douces mélodies flirtent parfois avec l’électro, comme sur la reprise rigide de « L’amour est dans tes yeux» de la chanteuse québécoise Martine St-Clair. Les cuivres jouissent d’une place substantielle; «Le Grand Nord» comporte notamment de superbes envolées de violoncelle.
Caroline Bertrand
ROCK
Ariel – Fauve
C’est un rock pesant que nous offre Ariel avec son deuxième album, Fauve, réalisé par Pierre Girard, connu pour son travail avec Malajube et Galaxie. Le groupe québécois fondé en 2007 compte cinq membres. Ariel Coulombe, auteur-compositeur, est accompagné de Jonathan Gagné, Sélène Bérubé et Benoit Desrosby. Le guitariste Philippe Lemire a été remplacé par Marie-Anne Arsenault après une tournée du Québec et de l’Europe en 2013. Le temps de la pièce « Le mauvais choix », Ariel nous offre la performance du saxophoniste baryton saguenéen Roberto Murray. Les paroles, agréables à écouter, sont théâtrales, impressionnistes, souvent ambiguës, mais toujours sombres. Elles abordent des sujets comme la maladie mentale, dans la pièce «L’heure de la dose». Les mots sont au service de la musique sur cet album dont les mélodies nous transportent doucement dans l’univers tordu et sombre d’Ariel.
Caroline Poliquin
FOLK
Craig Cardiff – Love is Louder
Double plaisir avec l’auteur compositeur originaire d’Ottawa Craig Cardiff. Il propose un disque double. Très dynamique, le folk se mélange au rock classique. «Head vs Heart », débutant sur les airs d’une fête foraine, se poursuit sur des rythmes de plus en plus endiablés. Un titre qui représente bien ce nouvel album motivant. Pas de déceptions par la suite, spécialement avec « Love is Louder », dont la construction, pourtant classique, réjouit l’auditeur. Sur la deuxième partie, on retrouve les mêmes titres en version acoustique. Si elles portent les mêmes titres, suivis de la mention part 2, les chansons sont pourtant bien différentes, puisque arrangées au piano, avec davantage de douceur, dans un esprit de confidence. Mais toutes semblent avoir un même but : redonner espoir en la vie et en un monde meilleur. C’est le rêve du chanteur, et c’est ce qui fait toute l’originalité de l’album.
Anastassia Depauld