Pour son second spectacle de la saison, la troupe universitaire de théâtre de l’UdeM (TUM) propose une adaptation du roman de l’auteure française Yasmina Reza, Heureux les heureux, publié en 2013. La pièce sera présentée du 21 au 23 février prochains au Centre d’essai au Pavillon J.-A.-DeSève.
Dans cette production d’Heureux les heureux, neuf personnages contemporains prennent à tour de rôle la parole dans un monologue où ils racontent leurs malheurs. Chacun peut se reconnaître dans ces couples, ces acteurs, ces médecins ou avocats dont le quotidien tisse une toile de perversions et de rêves. « Je suis tombé en amour avec cette pièce, dit l’assistant-metteur en scène Simon Delorme. La question que je me suis posée en embarquant dans ce projet c’est : comment les étudiants de l’Université vont comprendre ça? Notre avantage, c’est que les personnages parlent avec intimité et honnêteté de leurs problèmes. Et c’est ce qui vient les chercher.»
L’étudiante à la maîtrise en linguistique Laura Morali joue le rôle d’Odile, une avocate. «Tous les personnages sont différents, et le spectateur peut se rapprocher de quelqu’un, confie-t-elle. Ce sont des flashs pris dans la vie de chacun et ça n’a rien de moral.»
Pour sa première année à la TUM, la metteure en scène Émilie Jobin, a monté et réarrangé le texte de l’auteure Yasmina Reza. «J’ai décidé d’y travailler cette année, car les étudiants sont vraiment très motivés et très talentueux, relate-t-elle. Et puis on a une grande liberté dans ce que l’on peut faire.» Mme Jobin a décidé de s’intéresser à ce texte en particulier pour des raisons personnelles. «J’ai fait l’école de théâtre Jacques Lecoq à Paris comme Yasmina Reza il y a très longtemps, témoigne-t-elle. Je me sens proche de ses textes en général. J’adore cette balance entre le rire et le constat de la vie difficile.»
Pour la mise en scène, Emilie Jobin a tenté de laisser parler le livre. «Au début, tout le monde était tout le temps sur le plateau, mais c’était au détriment du texte, remarque-telle. On a gardé les personnages qui avaient des liens entre eux et qui étaient proches de la personnalité des comédiens.»
Cette similitude entre comédien et personnage, Laura Morali en remarque les effets secondaires. «Je développe une double personnalité: Odile, mon personnage, me revient dans la tête», souligne-t-elle.
Le stress monte
L’étudiante en économie et politique Claudia Loutfi joue le rôle de Lula, une actrice excentrique et amoureuse. «Je me sens excessivement stressée», confie-t-elle. L’anxiété de la première se fait sentir chez les jeunes comédiens. Beaucoup de facteurs entrent en jeu. Entre autres, la pièce est tirée d’un roman avec peu de dialogues. «C’est prenant parce que comme ce sont des monologues, toute la faute repose sur toi en cas d’erreur», souligne l’actrice.
Mais si l’anxiété est présente, elle n’est que le reflet du travail consciencieux d’une équipe soudée. «Il y a beaucoup de stress parce que ce show avance tellement bien, qu’on se dit qu’il y a quelque chose de gros qui s’en vient ! » s’exclame Simon Delorme. Avec sa collègue Emilie Jobin, ils tentent de mettre à l’aise leurs acteurs. «À chaque répétition, Émilie commence avec des jeux, explique l’assistant. Quand les neuf se mettent ensemble à jouer aux charades, ils sympathisent davantage.»
Bien que le stress soit présent, le travail l’est aussi. Les acteurs répètent 3 heures par semaine depuis le mois d’octobre. Dans la conciliation de la passion et du travail scolaire, l’Université doit aussi faire des concessions. «Pour les représentations de la pièce, je vais devoir manquer un de mes examens, explique Claudia, mais mon professeur n’a aucun problème à me faire passer un examen un autre jour.»
La prochaine pièce présentée par la TUM, du 14 au 16 mars, sera une mise de scène de Fabien Fauteux sur la pièce Voiture américaine de l’auteure Catherine Léger.
Heureux les Heureux
21 et 22 février • 20 heures
23 février • 14 heures
Centre d’essai
Pavillon J.-A.-DeSève – 6e étage