Culture

La formation en philosophie est-elle adéquate ?

L’État des lieux de la philosophie au Québec s’est déroulé les 22, 23 et 24 novembre derniers à l’UQAM, à l’initiative du professeur au Département de philosophie de l’UdeM Christian Nadeau et de l’étudiant en philosophie Étienne Brassard-Ferron. Ce colloque était l’occasion de discuter sur l’avenir, la place et le rôle de la discipline, spécialement en communauté québécoise.

Les invités étaient nombreux et variés. Il s’y trouvait des professeurs de l’UdeM, notamment Michel Seymour, Ryoa Chung et Frédéric Bouchard, ainsi que des enseignants du cégep ou encore des éditorialistes. Ils ont délibéré sur l’existence d’une philosophie québécoise : sur son caractère, sur la place des femmes, mais surtout sur les liens qui unissent les cégeps aux universités.

Un étudiant sur deux sortant de la maîtrise en philosophie se retrouve à enseigner au cégep. Toutefois, ils n’ont pas suivi de formation pour devenir enseignants. Des problèmes se posent, entre autres, celui du travail d’équipe puisque les études supérieures dans ce genre de matière sont solitaires. Les professeurs de philosophie devraient-ils inclure des travaux de groupes dans leur cours, bien que cela ne soit pas toujours adéquat avec la matière ?

Une autre question soulevée est la place du reste des étudiants de philosophie. Ils se rendent dans les entreprises, dans la fonction publique ou tout simplement ils continuent leurs études. La philosophie devrait-elle entretenir, à l’université comme au cégep, un rapport plus étroit avec les autres matières enseignées ? Aujourd’hui, l’éthique s’intéresse beaucoup à la science et à la politique. Les professeurs manquent-ils de montrer cet aspect davantage pratique de la discipline ?

Durant ce colloque, les intervenants ne devaient pas dépasser le délai de cinq minutes par représentation. Cela laissait place alors aux remarques et aux questions du public. Parfois fastidieuses, mais globalement intéressantes, ces interventions ont été l’arbre et les fruits de la fin de semaine.

Le but ultime de ces rencontres est de rassembler les échanges sous forme de texte dans un livre qui paraîtra d’ici un ou deux ans aux éditions Liber. « J’espère que ce recueil sera un élément indispensable dans la bibliothèque du philosophe québécois », indique Christian Nadeau. Qu’il atteigne cet objectif ou non, il reste que l’état des lieux aura été bénéfique pour la communauté des philosophes, permettant de lancer une nouvelle réflexion sur elle-même.

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