Folk
Louis-Philippe Gingras – Traverser l’parc
Pour son premier album, Louis-Philippe Gingras se tourne vers la musique folk et le son des guitares. Son opus Traverser l’parc fait appel à une imagerie à cheval entre le patrimoine québécois et les clichés western. L’instrumentation minimaliste qu’on retrouve sur l’album vient renforcer ces images de cowboy et de poussière. On peut aussi y entendre la touche du réalisateur Dany Placard. Malheureusement, l’album présente certaines faiblesses. La nonchalance dans la voix du chanteur est trop exagérée, laissant l’impression qu’il ne fait aucun effort pour chanter la note juste. Bien que certains textes dénotent une profonde sensibilité, la plupart sont trop éclectiques, entre les paroles poétiques d’Avec pas d’casque et celles en joual de Mononc’ Serge. Notons toutefois sa chanson « Andromède », dont la fine écriture lui a mérité le prix de la chanson SOCAN en 2012. Un premier effort intéressant, mais qui ne parvient pas à convaincre.
Rémi Authier
Rock
Crime Commis – Le mal est fait…
Anciennement à bord de l’équipage du groupe Capitaine Révolte, le guitariste et chanteur Fred Gagné nous revient dans un trio rock complété par ses collègues Martin Oligny à la basse et Jean-François Nadeau à la batterie. Ils se lancent dans l’aventure avec leur premier l’album Le mal est fait… Si le groupe se définit comme plus mature et empruntant au stoner rock, les influences de l’ancien projet du chanteur se laissent quand même entendre. Le groupe emprunte parfois au ska dans la chanson « Éliminé », au folk dans « Grugiole » et utilise le saxophone pour enrichir l’expérience auditive sur les titres « Le Singe » et « Condamné ». La texture sonore est beaucoup plus dense, ce qui donne une profondeur et une lourdeur qui aident à exprimer une certaine colère et amertume. Cet aspect plus sombre de la musique et des textes donne sa singularité à la musique de Crime Commis et nous accompagne du début à la fin de l’album.
Etienne Galarneau
Pop-folk
Mark Berube – Russian Dolls
Le Montréalais Mark Berube saura vous transporter dans le voluptueux monde de son troisième album Russian Dolls. L’artiste parfois comparé à Patrick Watson nous offre ici un album de 11 chansons aux mélodies puissantes. Cette énergie s’explique entre autres par la prépondérance d’instruments tels que le violoncelle – admirablement joué par sa principale collaboratrice, Kristina Koropecki – l’orgue et le synthétiseur. Généralement moins mis de l’avant dans les productions pop-folk, ces instruments se mêlent joliment dans la pièce au tempo effréné « The Good, the Bad, and The Photograph ». On tombe aussi sous le charme des voix harmonieuses de Berube et de Koropecki, notamment dans « Confessions to a Streetlight », dont le refrain planant vous fera fermer les yeux de ravissement. Dans l’ensemble, notons que les compositions de Mark Berube, parfois mélancoliques, parfois légères, démontrent toujours un grand souci de cohésion.
Laurent Perreault