Beaucoup d’encre a coulé après le 22 mars 2013, 1er anniversaire de la manifestation qui fut le point culminant de ce que l’on appelle aujourd’hui le printemps érable. La plupart des médias ont fait un bilan très en surface de la dernière année et de l’état de la mobilisation étudiante actuelle. Tous posaient la même question: « Que reste-t-il du printemps érable? ». La réponse est, selon moi, très simple: beaucoup d’espoir.
Petit rappel. Après plusieurs mois de grève et de mobilisation, les étudiants ont réussi à obtenir quelque chose que l’on n’attendait pas au début de la mobilisation contre le gouvernement libéral. En effet, les étudiants ont remporté une victoire majeure. Nous avons bloqué la hausse de 1625 $ des droits de scolarité et il va s’en dire que l’élection du Parti québécois au gouvernement fut la solution qui répondait à nos demandes. Mais est-ce que le nouveau gouvernement se serait empressé d’annuler la hausse si la mobilisation monstre de l’année dernière n’avait pas eu lieu? J’en doute.
À la suite de l’annonce de l’indexation des droits de scolarité faite au Sommet sur l’enseignement supérieur, plusieurs étudiants se sont sentis trahis. Est-ce que l’indexation des droits de scolarité répond entièrement aux demandes du mouvement étudiant ? Bien sûr que non. Est-ce que nous pouvons tout de même parler d’une victoire du camp des étudiants en ce qui a trait à l’accessibilité aux études ? Certainement.
Plus largement, les étudiants ont beaucoup appris au printemps dernier. Nous avons tous assisté à un cours de science politique en accéléré. Que nous ayons porté le carré rouge ou vert, nous avons gouté à la mobilisation, à la solidarité, nous avons fait des sacrifices, des compromis, mais surtout, nous avons appris que nous avions le pouvoir de changer les choses.
Soyons clairs, je ne crois pas qu’il soit nécessaire – ni même pertinent ! – que les citoyens soient perpétuellement dans la rue. Manifester et prendre la rue représente l’une des options que nous avons pour nous faire entendre en tant que citoyens au sein d’une démocratie. Mais nous avons fait le choix du sacrifice ultime : celui de la grève.
Face à un gouvernement qui n’écoutait pas sa jeunesse et qui s’attaquait aux fondements de notre nation, nous avions le devoir de nous tenir debout. Sans l’ombre d’un doute, ma génération est, et restera, marquée d’une envie de changement et de voir notre société devenir un peu plus juste, un peu plus équitable.
Quelqu’un m’a dit dernièrement qu’une jeunesse en éveil permet de bien démontrer aux puissances du statu quo qu’ils ne peuvent compter sur notre résignation. Alors que nous reste-t-il après ce fameux printemps ? Il n’en reste pas moins qu’une génération qui est prête à se mobiliser pour un monde meilleur.
Stéfanie Tougas,
Ex-secrétaire général de la Fédération des associations du campus de l’UdeM (FAÉCUM)