Le 37e congrès annuel de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM) a eu lieu les 22, 23 et 24 mars derniers. Les quelque 250 délégués présents ont pu discuter du référendum qui aura lieu en avril prochain, de la transparence, mais aussi adopter une nouvelle position en faveur du gel des frais de scolarité dans une perspective de gratuité scolaire.
Gel
La FAÉCUM défendra le gel dans une perspective de gratuité scolaire. C’est après plusieurs heures de débat et un vote serré que la Fédération a ajouté cette orientation à son cahier de positions. La proposition sur le gel des frais de scolarité a été soumise par la délégation de l’Association des étudiants en philosophie de l’UdeM (ADEPUM). « Nous travaillons depuis plusieurs années pour que cette position soit adoptée à la FAÉCUM, et nous avons des mandats clairs à ce sujet », déclare un délégué de l’ADEPUM.
Plusieurs associations se sont cependant opposées à cette proposition, entre autres celles d’économie et politique et de mathématiques et statistique. Certaines autres associations comme celle des étudiants en médecine (AEEMUM), tenaient à nuancer la proposition. En effet, les étudiants en médecine s’étaient positionnés en assemblée générale «en faveur d’un gel ou d’une baisse des frais de scolarité». L’amendement proposé par l’AEEMUM n’a pas été retenu au congrès. Les membres réclament également la même prise de position de la part de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ). (P.-O. B.)
Souci de transparence
La deuxième journée du 37e congrès annuel de la FAÉCUM s’est vue ponctuée de tensions palpables, notamment sur les questions de transparence de la Fédération. Un vif débat a eu lieu sur la possibilité de donner accès aux politiques et aux règlements généraux de la FAÉCUM aux non-membres, c’est-à-dire au grand public. Cet échange s’est clos par un refus de la part de l’assemblée d’intégrer cette proposition à la Politique d’accès à l’information (PAI).
Les délégations ont cependant voté en faveur d’un accès restreint pour les membres de la FAÉCUM au budget détaillé de la Fédération, ce qui n’était pas possible auparavant. L’assemblée a aussi mandaté le Conseil d’administration (C.A.) de la FAÉCUM pour étudier la possibilité de rendre plus aisée l’extraction de certaines informations financières du huis clos auxquelles elles sont assujetties en vertu de la PAI – comme le coût de certaines campagnes de l’organisation ou le salaire de ses employés. Le C.A. et le Bureau exécutif (BE) ont aussi reçu le mandat de produire un document détaillé sur le déficit structurel de la Fédération avant le référendum prévu au mois d’avril. (P.-O. B.)
Orientations stratégiques
La secrétaire générale de la FAÉCUM, Mireille Mercier-Roy, a présenté le Plan de développement de la Fédération, qui aurait dû être réalisé après un mandat adopté en2001. « Ce Plan vise à étudier si la vision et la mission de l’organisation sont véritablement poursuivies », a-t-elle expliqué.
Il prévoit également la création d’une communauté web pour les membres afin de développer un sentiment d’appartenance envers la Fédération, ainsi que des mesures visant à favoriser le recrutement dans les associations et à encourager la participation des membres à la vie sur le campus. La présentation de ce plan a aussi provoqué des dissensions au sein de l’assemblée.
L’évocation d’une hausse de salaire des officiers du BE a engendré des commentaires fougueux de la part de l’Association des étudiants en musique de l’UdeM(AEMUM), qui a notamment affirmé que les employés de la FAÉCUM gagnaient plus qu’un étudiant moyen. Mme Mercier-Roy a rétorqué que le travail était très exigeant et que son salaire se situait néanmoins en dessous du seuil de la pauvreté.
Le Plan de développement propose en outre la nécessité d’une hausse des cotisations étudiante à la FAÉCUM. La mention d’une possible affiliation à la Canadian Alliance of Student Associations (CASA) pour défendre les positions étudiantes au niveau fédéral a aussi été critiquée par l’ADEPUM. Le Plan a cependant été adopté dans son ensemble. (P.-O. B.)
Démission du recteur ?
Le 10 octobre dernier, les membres de la Fédération avait mandaté la FAÉCUM pour réclamer la démission du recteur de l’UdeM, Guy Breton. Un mandat que le bureau exécutif n’a pas défendu bec et ongles selon certains délégués en sciences humaines. Lors du congrès, les délégués ont tenté d’ajouter au cahier de position la proposition suivante : « Que la FAÉCUM mette en œuvre tous les moyens raisonnables pour assurer l’exécution de son mandat concernant la démission de Guy Breton. » Cette orientation a été battue à raison de 56 délégués contre, 55 pour et 8 abstentions. (T. H.)
Débordements
Lors de son rapport annuel, le président du conseil central de la FAÉCUM, Mathieu Lepitre, qui présidait l’assemblée durant une partie de la fin de semaine, s’est dit « heureux de voir qu’on ait des débats, des échanges d’idées [durant les assemblées], par rapport aux congrès stériles d’il y a quelques années. »
« Cependant, le climat s’est envenimé récemment et il y a une chasse aux sorcières de la part de certaines délégations », explique-t-il. En effet, Quartier Libre a appris que l’un des derniers conseils centraux de la Fédération s’était mal terminé. Des propos déplacés provenant de la présidence ainsi que des délégués avaient précipité la fin du conseil.
Le BE s’est par la suite excusé pour les débordements dans un courriel envoyé à tous les délégués. À l’instar de ses collègues du BE, M. Lepitre a reçu une motion de félicitation de la part de l’assemblée pour avoir assuré le bon déroulement d’une partie du congrès et pour son professionnalisme. (P.-O. B.)
Résultat des élections 2013-2014
En collaboration avec Tiffany Hamelin
*Article modifié le 28 mars à 16 h 15 concernant la position de l’AEEMUM
Crédit photo: Pascal Dumont
