L’actuel correspondant parlementaire pour le Journal de Québec à l’Assemblée nationale, Charles Lecavalier, a toujours été passionné par la politique. Son expérience à Quartier Libre l’a convaincu de choisir le journalisme comme profession.
Le passage de M. Lecavalier à Quartier Libre a été déterminant pour sa carrière. « C’est à partir de là que j’ai eu la piqûre du journalisme, affirme-t-il. En 2008, je séchais mes cours en science politique à l’UdeM pour me consacrer à mes articles. Disons que j’ai réalisé que je devais changer de branche. »
Si beaucoup de pigistes au journal rédigeaient des articles pour la section monde (aujourd’hui, société) ou culture, Charles Lecavalier préférait écrire pour la section campus. Pour cette raison, il a occupé le poste de chef de pupitre de cette section de 2010 à 2011.
Charles Lecavalier a acquis beaucoup d’expérience quand il était journaliste étudiant. Il a appris à faire parler davantage les intervenants. « Quand tu interroges un artiste, il est toujours enclin à parler, croit le journaliste. C’est différent quand tu parles au trésorier de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM), qui ne veut pas parler de finances. Pour lui extirper des informations croustillantes, il faut d’abord se préparer. » Le correspondant parlementaire dit s’être initié au journalisme politique lors du congrès annuel de la FAÉCUM, qu’il a couvert en 2009 et en 2010.
Expérience utile
L’ancien journaliste se souvient de l’entrevue exclusive de 40 minutes qu’il a obtenue avec Guy Breton lorsque ce dernier a été nommé recteur de l’UdeM en 2010. « Je ne sais pas si j’ai fait une bonne entrevue, dit le journaliste en riant, mais cela a été formateur. »
En tant que chef de pupitre campus, Charles Lecavalier a dû faire preuve d’imagination pour dénicher plusieurs sujets en peu de temps. Il a apprécié son rôle de correcteur. « En corrigeant les fautes des autres, on apprend à ne pas faire leurs erreurs », affirme-t-il. En siégeant au conseil d’administration de Quartier Libre de 2008 à 2013, le journaliste a aussi amélioré sa compréhension du fonctionnement d’une entreprise de presse.
Charles Lecavalier n’a pas voulu devenir rédacteur en chef de Quartier Libre. « Il y avait trop de tâches administratives, trop de paperasse à remplir, répond-il. Le travail de rédacteur en chef me semblait éloigné du travail de journaliste de terrain que je souhaitais faire et ça requérait un sens de l’organisation que je n’ai pas. »
Le journalisme étudiant n’a pas vraiment changé depuis que M. Lecavalier l’a quitté pour le journal 24 heures en mai 2011. Il a toutefois observé un virage partisan lors du printemps érable. « Je ne sais pas si c’est à cause du climat de polarisation politique qui régnait au Québec à ce moment-là, mais certains médias étudiants, dont CUTV, avaient clairement un angle partisan, analyse-t-il. C’est normal, en quelque sorte, car le journal étudiant est écrit par des étudiants pour des étudiants. » Il ignore cependant si ce changement sera durable.
Réflexion sur le journalisme
Pour expliquer sa vision du journalisme, le correspondant parlementaire emprunte une citation à l’écrivain et journaliste George Orwell. «“Faire du journalisme, c’est publier ce que quelqu’un d’autre ne veut pas voir publié. Tout le reste n’est que relations publiques”, cite-t-il. Orwell pose une question essentielle en journalisme: qu’est-ce qui est pertinent ? »
Selon lui, susciter un débat public est bien sûr important, mais n’est pas déterminant pour la qualité journalistique d’un article. « Selon le contexte, un article peut être controversé ou pas, croit Charles Lecavalier. Ce qui importe pour tous les types de journalisme, c’est l’angle choisi. Un article sur les balayeuses peut très bien être pertinent s’il renseigne les consommateurs sur une réalité méconnue. » Il n’y a donc pas de règle établie pour savoir si le sujet d’un article est pertinent ou non. Il faut en juger selon le cas.
Depuis octobre 2012, Charles Lecavalier est correspondant parlementaire pour le Journal de Québec. Il se charge de rapporter le travail des députés à l’Assemblée nationale.
Il pose des questions d’intérêt public aux ministres quand ils arrivent le matin et il scrute attentivement les interventions des députés pendant la période de questions. En dehors de la session parlementaire, le journaliste fait souvent un suivi plus approfondi des dossiers qui ont été négligés.
Charles Lecavalier ne pense pas à l’avenir. « Je vis l’instant présent, et mon métier de correspondant parlementaire m’en apprend davantage chaque jour, relate-t-il. J’ai de la difficulté à me projeter dans le futur. J’aimerais peut-être travailler pour un magazine ou faire des reportages à l’étranger. » Dans les deux cas, le journaliste souhaiterait couvrir la politique, mais il ne ferme pas la porte à d’autres sujets.