Volume 20

La première ministre Pauline Marois a tenu à trancher sur la question des droits de scolarité lors du Sommet sur l'enseignement supérieur. (Crédit Photo : Pascal Dumont)

Sommet : bilan amer pour les étudiants

Le Sommet sur l’enseignement supérieur s’est conclu hier avec la décision du gouvernement d’indexer les frais de scolarité de 3 % dès septembre 2013, soit une hausse de 70 $ par an. Selon la première ministre Pauline Marois, le gouvernement avait le « devoir de trancher » afin d’éviter de futures crises.

Le gouvernement a également annoncé la création de cinq chantiers qui porteront notamment sur la mise en place d’une loi cadre sur les universités, sur le Conseil national des universités, ainsi que sur la révision des politiques de financement des universités. « Après une année difficile, nous terminons un Sommet qui marque le début de grandes réformes », s’est félicité le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, Pierre Duchesne.

La présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Martine Desjardins, s’est dit « extrêmement déçue » du choix d’indexer les droits de scolarité. Une décision qu’elle juge précipitée alors que les débats sur d’autres questions épineuses ont été reportés aux cinq chantiers de travail. « On est déçu de voir que la question du gel des droits de scolarité ait été écartée aussi rapidement alors qu’on n’a encore aucune étude sur les conditions de vie des étudiants québécois », regrette la présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Éliane Laberge.

Du côté de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), une grande manifestation en faveur de la gratuité scolaire a été organisée en après-midi et a rassemblé plus de 5000 personnes. Le rassemblement a tourné au vinaigre lorsque des policiers ont chargé la foule.

Des avancées

Martine Desjardins a toutefois reconnu que les étudiants ne repartaient pas les mains vides. La FEUQ a obtenu du ministre Duchesne que la question des frais institutionnels obligatoires (FIO), aussi appelés frais afférents, soit ajoutée au chantier de travail sur le financement. Selon Mme Desjardins, la mise en place des FIO en 1994 a ouvert la porte à « une multitude de dérives tarifaires » qui auraient permis de contourner le gel des droits de scolarité pendant des années.

La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’universités (FQPPU), quant à elle, a salué l’annonce du gouvernement d’embaucher 1000 professeurs supplémentaires dans le réseau universitaire et la création d’un Conseil national des universités.

Lors de la dernière discussion en plénière, la députée de Québec solidaire Françoise David a exprimé son « demi-contentement » quant aux conclusions du Sommet. Elle a déploré la manière dont a été dépeint le printemps érable, qualifié de « psychodrame » notamment par Pauline Marois. « On dirait que la principale raison pour nous amener aux compromis discutés ici, c’est : « Il ne faut plus jamais que cette crise sociale se reproduise ! » »  a lancé Mme David. Mais nous ne serions pas ici en train de discuter d’enseignement supérieur s’il n’y avait pas eu cet extraordinaire soulèvement de notre jeunesse québécoise ». Une intervention  qui lui a valu des applaudissements.

La première ministre a profité de son discours de clôture pour rectifier le tir en soulignant que « c’est le précédent gouvernement qui a créé la crise sociale », et a salué en même temps la mobilisation étudiante.

 

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