À quelques jours du Sommet sur l’enseignement supérieur, le jeune député péquiste de Laval-des- Rapides, Léo Bureau-Blouin, est confiant. Même si l’indexation semble être la solution préférée du gouvernement, il assure que le Parti québécois (PQ) reste à l’écoute des étudiants.
Quartier Libre : Qu’est-ce que le PQ va proposer lors de ce Sommet ?
Léo Bureau-Blouin: Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et des Technologies, Pierre Duchesne, va dévoiler très prochainement un cahier regroupant des propositions détaillées sur les thèmes de l’accessibilité, de la qualité de l’enseignement ou encore du financement. Elles prendront en compte les idées émises lors des rencontres préparatoires. Que tout le monde soit prêt à voir toutes les propositions être abordées.
Q. L. : Vous dites que toutes les propositions vont être abordées, mais M. Duchesne semble avoir déjà écarté celle de la gratuité. Trouvez-vous cela légitime ?
L. B.-B. : La question de la gratuité va être évoquée. Il n’y aurait pas de Sommet s’il n’y avait pas de place pour la discussion. Le ministre a voulu être honnête avec les associations étudiantes et leur expliquer que le coût de la gratuité est très important. Or, le budget actuel présente peu de marge de manoeuvre. C’est correct d’être honnête. Il faut que l’ensemble des acteurs acceptent de débattre sur des propositions concrètes pour assurer un financement stable des universités afin que les crises comme celle du printemps dernier puissent être évitées.
Q. L. : M. Duchesne s’est prononcé à mots couverts en faveur de l’indexation. Les fédérations étudiantes collégiales et universitaires réclament pourtant le gel .
L. B.-B. : Ce Sommet est l’occasion de se rassembler. Il ne faut pas oublier qu’après la crise, il y a un «après». [Le conflit étudiant a été] une période difficile qui a apporté son lot de tensions. Maintenant, il faut travailler ensemble pour pouvoir être fier de nos institutions universitaires.
Q. L. : Si elle était choisie, l’indexation s’accompagnerait-elle de mesures qui satisferaient les associations étudiantes ?
L. B.-B. : Le ministre travaille là-dessus actuellement. Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais il n’arrivera pas au Sommet les mains vides. Il est très préoccupé par la question de l’endettement étudiant, la possibilité de pouvoir étudier peu importe ses origines ou le fait qu’on soit en région.
Q. L. : Les organisations étudiantes ont exprimé des inquiétudes au sujet du Sommet. L’Association pour une solidarité syndicale étudiante a menacé de le boycotter, le candidat à la chefferie du Parti libéral Raymond Bachand a appelé M. Duchesne à la démission. Comment le PQ réagit-il par rapport à toutes ces attaques ?
L. B.-B. : Les partis d’opposition jouent leurs batailles politiques à eux. Mais la véritable question est : où allons-nous ? Il faut garder la tête froide et ne pas prendre de décisions basées sur des intérêts à court terme.
Q. L. : Que pensez-vous de la proposition de la Coalition avenir Québec (CAQ) de moduler les frais de scolarité ?
L. B.-B. : Ce sont des mesures simplistes qui ne visent qu’à marquer des points dans l’opinion publique. La CAQ connait mal le réseau des universités. Les plus petites universités ne seraient pas capables de suivre. Les régions, et tout le Québec, vont s’appauvrir.
Q. L. : Qu’avez-vous à dire aux étudiants qui se sentent trahis de voir M. Duchesne privilégier l’indexation des droits de scolarité alors qu’ils se sont battus contre la hausse ?
L. B.-B. : Nous sommes passés d’un gouvernement qui voulait augmenter les droits de scolarité de 82% à un ministre de l’Enseignement supérieur qui écoute les étudiants. Des rencontres préparatoires ont eu lieu tous les mois avec les associations étudiantes en plus de rencontres privées. Il y a rarement eu autant d’échanges entre les étudiants et leur ministre. Il faut rester vigilant mais il faut aussi savoir reconnaître ses victoires .
DÉPUTÉ ET ÉTUDIANT
Léo Bureau-Blouin l’avait annoncé alors qu’il était candidat aux élections provinciales de septembre dernier : il continuerait ses études même une fois élu député. Celui qui a récemment fêté ses 21 ans est présentement étudiant en droit à l’Université Laval. Comment se passe la conciliation entre études et mandat de député ? «Très bien! Je suis deux cours par semaine, des cours de droit qui me permettent de faire le lien avec le travail que j’effectue.»