Le créateur du world wide web, Sir Tim Berners-Lee, a déclaré mardi dernier en Australie que l’accès gratuit aux publications scientifiques allait finir par s’imposer. Il pense que les partisans du libre accès vont l’emporter face aux éditeurs qui rendent payant l’accès aux articles publiés par les chercheurs.
Les abonnés aux revues académiques, dont les universités et les centres de recherche, paient présentement des millions de dollars pour recevoir ces publications qui leur permettent de s’informer sur les travaux des chercheurs à travers le monde. Mais internet vient remettre en cause le lucratif monopole des éditeurs de ces revues. Alors qu’internet permet de diffuser de l’information à un coût quasi nul, payer pour avoir accès à des articles rédigés par des chercheurs qui ne sont pas rémunérés pour le faire n’est pas justifié selon les partisans du libre-accès. D’autant plus que plusieurs des travaux sur lesquels portent les articles publiés dans des revues académiques sont financés par des fonds publics.
Mais, cela, les éditeurs sont en train d’en prendre conscience. Pour M. Berners-Lee « La mort tragique d’Aaron Swartz [jeune génie de l’informatique et militant de l’internet libre qui s’est suicidé à la mi-janvier alors qu’il encourrait la prison pour avoir téléchargé illégalement des articles littéraires et scientifiques disponibles uniquement sur abonnement] a attiré l’attention de beaucoup de gens sur cette lutte », a-t-il expliqué.
Il a également souligné la justesse de ce combat « pour les gens en Afrique, pour ceux qui ne font pas partie des grandes universités, pour tous ceux qui n’ont tout simplement pas accès aux travaux de recherche ». Accéder gratuitement aux travaux des chercheurs permettra une plus large diffusion de l’information et donc une progression de la connaissance qui profitera à tous selon M. Berners-Lee et selon les autres partisans du libre accès.