Les Lucioles pour faire briller la recherche étudiante en biologie

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Par Paul Fontaine
mercredi 18 mai 2022
Les Lucioles pour faire briller la recherche étudiante en biologie
De haut en bas, de gauche à droite : Adèle Michaud, Amélie Allard, Marie-Christine Lafrenière et Stéphanie Shousha, les quatre étudiantes derrière le balado Les Lucioles. Photo : Courtoisie des Lucioles, par Yannick Mallette-Pognon. Logo : Courtoisie des Lucioles, par Audrey Robert.
De haut en bas, de gauche à droite : Adèle Michaud, Amélie Allard, Marie-Christine Lafrenière et Stéphanie Shousha, les quatre étudiantes derrière le balado Les Lucioles. Photo : Courtoisie des Lucioles, par Yannick Mallette-Pognon. Logo : Courtoisie des Lucioles, par Audrey Robert.

Deux étudiantes au doctorat en biologie à l’UdeM, Marie-Christine Lafrenière et Stéphanie Shousha, lancent le balado de vulgarisation scientifique Les Lucioles. Au fil d’entretiens décontractés, les deux animatrices invitent des étudiant·e·s chercheur·euse·s en biologie pour discuter de leur projet de recherche.

Le balado scientifique est une niche bien particulière et, à l’UdeM, les doctorantes en biologie Marie-Christine Lafrenière et Stéphanie Shousha ont entrepris de l’occuper. Leur projet, Les Lucioles, réalisé en collaboration avec l’équipe de la bibliothèque du campus MIL, a émis ses premières lueurs le 26 avril dernier et depuis, deux épisodes ont été diffusés, permettant de « faire briller » la recherche étudiante sur les phytotechnologies et les milieux humides.

Lorsque vient le temps d’expliquer le pourquoi du comment des Lucioles, Marie-Christine Lafrenière s’emballe, puis sourit. « Il y a tellement de raisons ! », s’exclame-t-elle. Une formule qui laisse présager toute la richesse du milieu de la recherche, mais également les « lacunes » en matière de vulgarisation scientifique.

Valoriser le partage des connaissances

Pour les étudiant·e·s aux cycles supérieurs du Département de biologie, le balado Les Lucioles est d’abord l’occasion de partager leurs connaissances et les détails de leur recherche, selon la doctorante. « Les étudiants développent une passion et énormément de connaissances sur un sujet, mais ils n’en parlent à personne, explique-t-elle. C’est un peu une occasion ratée, parce qu’ils ont tellement de choses à dire ! »

Ainsi, dans chaque épisode, les animatrices reçoivent un·e étudiant·e qui est invité·e à décrire son projet d’études ainsi que son quotidien en tant que chercheur·euse. « Ça permet aux étudiant·e·s de s’entraîner à parler de leur projet, de leurs forces, de leurs centres d’intérêt pour de futures entrevues, précise Stéphanie Shousha jointe courriel. Le podcast leur offre un milieu chaleureux pour partager et mettre en valeur ce qu’ils et elles veulent. Nos invité·e·s ont le temps de s’étendre sur des sujets dont nous n’aurions pas pu parler aussi longtemps si ce n’était pour le balado. »

« Ça répond aussi à un besoin de valorisation, ajoute-t-elle. Un doctorat, ça peut durer trois, quatre, cinq ou même sept ans. C’est un travail de longue haleine avec peu de récompenses. » En ce sens, offrir une tribune aux étudiant·e·s des cycles supérieurs permet de « déconstruire le mythe du scientifique, [] de montrer que la recherche est accessible à tout le monde », selon Marie-Christine Lafrenière.

Un balado pour réunir deux campus

L’une des particularités du balado Les Lucioles est qu’il porte exclusivement sur des projets de recherche menés au Département de biologie de l’UdeM. Or, une dynamique singulière régule les relations au sein de cette microcommunauté étudiante. « Le Département de biologie est scindé en deux, souligne Marie-Christine Lafrenière. Une partie des étudiants sont à l’Institut de recherche en biologie végétale, au Jardin botanique, et une autre au campus MIL. C’est souvent un mur difficile à franchir. Ça fait deux cliques, et savoir qui fait quoi de l’autre côté, ce n’est pas si évident que ça. »

En s’adressant à cette communauté qui existe en deux lieux tels les pieds d’un unique bipède, les deux doctorantes espèrent consolider les liens entre ces campus. « C’est donner la parole autant à un campus qu’à l’autre et faire connaître ce qui se fait de l’autre côté », explique Marie-Christine Lafrenière.

Briser les frontières de la vulgarisation scientifique

Le balado Les Lucioles ne s’adresse pas uniquement aux étudiant·e·s des cycles supérieurs. Les deux animatrices comptent également susciter l’intérêt de celles et ceux de premier cycle, voire de niveau collégial. Selon Marie-Christine Lafrenière, de nombreux mythes et stéréotypes entourant le milieu de la recherche universitaire subsistent dans l’esprit de jeunes étudiant·e·s.

« [Nous voulons] cibler la bonne personne en biologie au premier cycle pour lui dire “si c’est vraiment ça qui te passionne, tu peux le faire” », poursuit-elle. La diffusion de ce message est notamment possible en recevant au micro du balado des étudiant·e·s chercheur·euse·s au parcours universitaire inhabituel. C’est le cas de l’invité du troisième épisode (dont l’identité est tenue secrète jusqu’à la diffusion), qui était auparavant technicien en biologie avant de devenir doctorant spécialisé en limaces envahissantes.

Deux autres étudiantes en biologie, Adèle Michaud et Amélie Allard, se sont d’ailleurs jointes à l’équipe des Lucioles alors que le projet se concrétisait tranquillement. La première, qui entame aujourd’hui une maîtrise à l’Université Laval sur le caribou forestier après avoir complété son baccalauréat à l’UdeM, coordonne les affaires administratives et la deuxième, qui poursuit ses études au baccalauréat à l’UdeM, est responsable du montage des épisodes.

Si les plus jeunes sont déjà dans le viseur des Lucioles, Marie-Christine Lafrenière concède qu’attirer les personnes âgées est plus ardu. « Pour l’instant, 6 % de nos auditeurs sont des 60 ans et plus », souligne-t-elle, à la fois amusée et ravie d’être écoutée par cette tranche d’âge, dont elle souhaite voir le pourcentage augmenter.

« C’est sûr que j’aimerais qu’on travaille plus à élargir cet auditoire-là, confie la doctorante. Nos parents et nos grands-parents n’ont pas eu toutes les possibilités que nous avons eues, donc [nous voulons offrir] un contenu qui est bien vulgarisé et accessible à une majorité de personnes. Il suffit que tu aies une curiosité scientifique et je pense que tu peux écouter aisément le podcast. C’est ça qui en fait un bijou, selon moi ! »

Le format balado pourrait d’ailleurs favoriser la diffusion de la connaissance scientifique auprès d’un auditoire bigarré. « On est trop collé à nos écrans pour les cours, le travail, la lecture, estime Stéphanie Shousha. Le podcast permet d’avoir accès à la science d’une autre manière. On pourrait même promener son chien et l’écouter ! »

Guidé·e·s par les lumières savantes des Lucioles et de leurs invité·e·s, les féru·e·s de biologie et les néophytes pourront donc sonder les dédales de la recherche étudiante et assouvir leur soif de connaissance.

 

Encore plus de vulgarisation scientifique produite par des Udemien·ne·s :

Tête-à-tête avec la science, balado de Myriam Beaudry, doctorante en nutrition à l’Institut de recherche biomédicale (affilié à l’UdeM).

Sciences à la carte, chaîne Twitch de Thomas Milan, titulaire d’un doctorat en biologie moléculaire à l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie de l’UdeM.

Jimmy et Neutron, émission de radio de Marie-Françoise Malo, Corinne Leveau et François Séguin, respectivement étudiante chercheure au Centre hospitalier de l’Université de Montréal, titulaire d’une maîtrise en biochimie et biologie moléculaire et étudiant au certificat en journalisme.